Démographie : 11 milliards d'habitants prévus en 2100

Par Grégoire Normand  |   |  780  mots
Les sept pays les plus peuplés (Chine, Inde, États-Unis, Indonésie, Brésil, Pakistan, Nigeria) totalisent 3,93 milliards d'habitants, plus de la moitié du total mondial estimé à 7,54 milliards.
[Graphique] L'Afrique et l'Inde devraient être les principaux moteurs du dynamisme démographique entre 2017 et 2050 selon une étude de l'Institut national d'études démographiques.

La population mondiale poursuit sa croissance. Selon une étude publiée par l'Institut national d'études démographiques (Ined) ce mercredi, la démographie de la planète a été multipliée par 7 au cours des derniers siècles et devrait continuer à croître jusqu'à atteindre "peut-être 11 milliards à la fin du XXIè siècle".

Une démographie africaine en plein essor

D'après cette étude biennale intitulée "Tous les pays du monde", "l'un des grands changements à venir est le formidable accroissement de la population de l'Afrique". Comptant 1,25 milliard d'habitants en 2017, les projections de l'Ined indiquent que le continent pourrait avoisiner les 2,5 milliards d'habitants en 2050, et la population pourrait être multipliée par plus de trois pour atteindre 4,4 milliards d'ici 2100, ceci malgré le sida.

Les projections pour l'Afrique ont été revues "un peu à la hausse" en raison "d'une baisse de la mortalité, notamment des enfants avec de gros progrès depuis 15 ans, et à une baisse de la fécondité plus lente que dans d'autres continents". Enfin, même si l'Afrique subsaharienne possède le taux de mortalité des moins de 5 ans le plus élevé du monde (un enfant sur douze meurt avant son cinquième anniversaire), la région a accéléré entre 2000 et 2015 son rythme annuel de réduction de la mortalité des moins de 5 ans. Il était environ 2,5 fois supérieur sur la période 1990-2000 d'après un rapport de l'Organisation mondiale de la santé.

Dans une approche par pays, des Etats comme la Sierra Leone, le Tchad ou le Cameroun figurent dans le bas de tableau de la mortalité infantile mondiale. Pour le premier, le nombre de décès infantiles pour 1.000 naissances s'élèvent à 92. En France, cet indicateur se situe à 4 pour 1.000 et le record est détenu par l'Islande avec 2 décès pour 1.000 naissances.

Ralentissement de la croissance

Le rythme de croissance de la population mondiale devrait ralentir dans les années à venir. La principale explication avancée par l'institut repose sur une diminution de la fécondité. Le nombre d'enfants par femme se situe actuellement à 2,5 contre 5 enfants en 1950. D'après l'auteur de l'étude Gilles Pison interrogé par l'AFP :

"La fécondité a baissé presque partout mais les écarts restent grands. [...] Là où elle reste encore élevée, 3 enfants ou plus en moyenne par femme, c'est dans presque toute l'Afrique, quelques pays de la péninsule arabe, et une bande de l'Asie qui va de l'Afghanistan, au nord de l'Inde, en passant par le Pakistan. C'est là qu'aura lieu le gros de l'accroissement démographique dans les années à venir", prédit-il.

D'ailleurs, des pays comme le Nigéria ou la République démocratique du Congo (RDC) devraient connaître une croissance démographique très élevée d'ici 2050 selon les chiffres publiés par l'organisme public. Le Nigéria pourrait par exemple passer de 190 millions d'habitants en 2017 à 411 millions en 2050.

L'Inde en tête en 2050

Au niveau des pays, le classement mondial des pays les plus peuplés durant les trois prochaines décennies pourrait bien changer. Si la Chine (1,38 milliard d'habitants), l'Inde (1,352 milliard d'habitants) et les Etats-Unis (325 millions d'habitants) occupent les trois premières places du podium, l'Empire du Milieu pourrait bien être dépassé par le géant indien. D'après l'institut de recherches, l'Inde pourrait compter 1,67 milliard d'habitants d'ici 2050 dépassant largement la Chine avec 1,343 milliard la même année.

 [Graphique interactif] Vous pouvez choisir l'indicateur à l'aide du sélecteur situé en bas à droite du graphique.

La Chine, qui est confrontée à un véritable déclin démographique, ne devrait pas connaître un rebond de sa population malgré la récente fin de la politique de l'enfant unique et un récent record des naissances. En effet, selon les dernières projections de l'ONU, la population devrait baisser dans deux scénarios sur trois.

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Du côté de la Russie, l'avenir démographique paraît également pessimiste au regard des chiffres présentés dans les tableaux de l'Ined. La Fédération pourrait passer de la neuvième place du classement à la quinzième place en trois décennies avec une perte d'1,8 million d'habitants d'ici 2050 (la population passerait de 146,8 millions d'habitants à 145 millions).

Enfin pour la France, les prévisions sont plutôt optimistes. Les chercheurs de l'Ined ont ainsi prévu que la population passerait de 65 millions d'habitants (France métropolitaine) à 72 millions d'ici 2050. Ces chiffres indiquent que la récente baisse de la natalité mentionnée par l'Ined ne devrait pas se poursuivre dans les années à venir.

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