Israël contre le Hamas : la crainte grandissante d'une intervention du Hezbollah

Par latribune.fr  |   |  706  mots
« Nous sommes entièrement préparés et nous passerons à l'action au moment propice», a averti, la semaine dernière, cheikh Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah. (Crédits : Aziz Taher)
La frontière entre le Liban et Israël est scrutée par les autorités américaines et israéliennes qui craignent l'ouverture d'un deuxième front en pleine guerre avec le Hamas à Gaza. Une guerre ouverte avec le mouvement islamiste libanais Hezbollah risquerait de faire monter les tensions dans tout le Moyen Orient.

(Article publié le 14/10 à 16h40, mis à jour à 17h40)

Alors qu'Israël menace d'envahir Gaza et a appelé les civils de l'enclave palestinienne à ne « pas tarder » à évacuer vers le sud, le Liban préoccupe maintenant l'armée. Huit jours après l'attaque du Hamas sur le territoire israélien ayant fait plus de 1.300 de morts civils et 150 otages que le groupe terroriste menace maintenant d'exécuter, la guerre entre le groupe terroriste et l'armée israélienne s'envenime. En réponse, Israël a bombardé Gaza, provoquant la mort de plus de 2.200 Palestiniens, la plupart des civils, dont 724 enfants, selon les autorités locales.

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L'Etat israélien et les Etats-Unis craignent maintenant l'ouverture d'un second front au nord d'Israël à la frontière avec le Liban, si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, décidait d'intervenir massivement dans la guerre opposant Israël à leur allié islamiste du Hamas.

Et pour cause le Hezbollah, un mouvement islamiste proche du pouvoir iranien et très présent au Liban a menacé Israël.

« Nous sommes entièrement préparés et nous passerons à l'action au moment propice», a averti, la semaine dernière, cheikh Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah.

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Il a assuré que les messages adressés par plusieurs pays et des envoyés de l'ONU « ne (les affecteraient) pas ». Un message rempli d'ambiguïté. « On ne sait pas ce que cela veut dire », a réagi Phil Flynn, de Price Futures Group. « Est-ce que l'Iran va lancer des attaques depuis d'autres pays, le Liban ou le Yémen? »

Des tirs visant la frontière libanaise, qui pourraient s'intensifier

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, l'implication du Hezbollah depuis le sud du Liban est restée limitée à des bombardements sur des positions israéliennes dans le nord, visant à soutenir le Hamas. Mais les bombardements se multiplient dans le secteur de la part des deux camps. Une frappe vendredi, attribuée par le Liban à Israël et sur laquelle l'armée israélienne a dit enquêter, sans en assumer explicitement la responsabilité, a tué un journaliste de Reuters et blessé six autres journalistes. Selon des experts, le Hezbollah pourrait ouvrir un nouveau front si Israël lance une attaque terrestre sur Gaza.

De plus, ce samedi, plusieurs « terroristes » ont été tués lors d'une tentative d'infiltration depuis le Liban déjouée par l'armée, a annoncé un porte-parole de l'armée israélienne.

« Des soldats de l'armée israélienne ont identifié il y a quelques heures un commando terroriste qui tentait de pénétrer en territoire israélien à partir du Liban. Un drone a pris pour cible ce commando et a tué plusieurs terroristes », a précisé le porte-parole dans un communiqué.

Peu après, dans un communiqué, le Hezbollah  a indiqué avoir attaqué des « positions sionistes dans les fermes libanaises occupées de Chebaa avec des missiles guidés et obus de mortier ». Le parti chiite a ajouté avoir visé ces positions « avec précision ». Un correspondant de l'AFP près des fermes de Chebaa a rapporté avoir entendu des bruits d'obus et vu des nuages de fumée s'élevant dans la zone.

L'Iran au centre du conflit géopolitique

Les tensions montent avec le Hezbollah, et l'Iran est un acteur majeur pour la suite du conflit. S'exprimant depuis l'ambassade iranienne à Beyrouth, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a de répété, ce samedi, que les alliés régionaux de l'Iran (Syrie, Hezbollah, Hamas, entre autres), connus informellement sous le nom « d'Axe de la résistance », pourraient réagir en cas d'escalade de l'offensive israélienne à Gaza.

Si Téhéran soutient le Hamas, les responsables iraniens ont insisté sur le fait que la République islamique n'était pas impliquée dans l'attaque du mouvement islamiste. Néanmoins, Hossein Amir-Abdollahian a prévenu. « Il existe encore une opportunité politique d'éviter une crise généralisée dans la région », a-t-il estimé, avant d'ajouter que « peut-être que ce sera trop tard dans les heures qui viennent ».

(Avec AFP)