Japon : un budget record pour combattre le vieillissement de sa population

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Le Japon affiche l'un des taux de natalité les plus bas au monde, (1,41 enfant par femme en 2012)
Le gouvernement de Shinzo Abe a approuvé une enveloppe de 732 milliards d'euros pour l'année (d'avril 2016 à mars 2017), avec une croissance attendue à 1,7%. La crise démographique japonaise, due à la dénatalité, est l'un des enjeux majeurs de ce nouveau budget.

Au Japon, la question démographique est-elle en train de prendre le pas sur les enjeux de sécurité nationale? Dans le cadre du plan de relance de son économie, le gouvernement nippon a approuvé ce jeudi matin un budget record de 96.722 milliards de yens (732 milliards d'euros) pour l'année qui court d'avril 2016 à mars 2017, afin de préparer le terrain et les esprits à une nouvelle hausse de taxe. Les recettes fiscales devraient s'élever selon les prévisions à 57.604 milliards de yens ( 436.828  milliards d'euros) sur cette période, soit son niveau le plus élevé depuis 1991. L'exécutif table également sur une croissance de 1,7%.

Le pays, retombé en récession en novembre et confronté à la déflation, veut miser sur des réformes structurelles. Parmi les objectifs principaux de ce nouveau budget: lutter contre le déclin démographique qui frappe l'archipel.

Plus de dépenses en faveur des familles

La nouvelle enveloppe initiale - qui doit encore être approuvée par les deux chambres du Parlement d'ici à fin mars 2016 - est censée permettre d'accroître les dépenses pour les enfants afin d'inciter les couples à procréer et les femmes à travailler, deux thèmes clefs mis en avant par le Premier ministre conservateur Shinzo Abe. Les crédits totaux pour la protection sociale s'élèveront à 31.974 milliards de yens (242 milliards d'euros).

"Le budget va permettre de combattre la dénatalité et le vieillissement de la population tout en aidant à revitaliser les régions", avait expliqué M. Abe lors d'une récente réunion avec les membres de son Parti libéral-démocrate (PLD, droite) et de son allié Nouveau Komeito (centre).

Jusqu'à 2015, priorité à la sécurité

Le Premier ministre avait donné la priorité durant la première partie de l'année 2015 à la sécurité nationale, mais une fois validées ses nouvelles lois de défense cet été, il a remis le cap sur l'économie en lançant "trois nouvelles flèches" dans le cadre de son plan "abenomics" initié il y a exactement trois ans, lors de son retour à la tête du pays. Dans ce budget-ci, les dépenses de Défense restent néanmoins cruciales, notamment à l'approche du prochain G7 (sommet des 7 pays les plus riches au monde) qui se tiendra au Japon, et avec la multiplication des menaces terroristes. Ainsi les crédits de la Défense vont-elles progresser, à 5.054 milliards de yens (soit 38.326 milliards d'euros).

(avec AFP)