Dans le cadre d'un vaste plan de réformes pour diversifier son économie, l'Arabie saoudite a annoncé, ce lundi, la mise sur le marché de près de 5% du géant pétrolier Aramco, et la création d'un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars (1.777 milliards d'euros).
Ryad souhaite également transformer Aramco en holding dotée d'un conseil d'administration élu, ce qui permettrait par la suite d'introduire en Bourse certaines filiales. "Les 5% viendront de la maison mère", a précisé le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane à la chaîne de télévision Al-Arabiya.
En janvier, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire The Economist, le prince saoudien et ministre de la Défense, Mohammed ben Salmane, avait laissé entendre que l'option était étudiée et qu'une décision serait prise au cours des prochains mois. Sans toutefois livrer davantage de précisions.
Ryad contraint de diversifier son économie
Le jeune prince Mohammed, l'initiateur du plan de réformes baptisé "Vision saoudienne à l'horizon 2030", a défendu l'ouverture d'Aramco au capital local et étranger qui, selon lui, va assurer "la transparence" dans la gestion de ce géant pétrolier. Le plan est destiné à diversifier l'économie du royaume saoudien, qui dépend largement du pétrole au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.
La semaine dernière, la Bourse saoudienne avait annoncé un projet de création d'un marché dédié aux petites et moyennes entreprises (PME) en 2017 afin d'encourager l'émergence de ce type de sociétés dans une économie en cours de restructuration.
Déficit record en 2015...et en 2016
En 2015, le pays a enregistré un déficit budgétaire record de 98 milliards de dollars (89,2 milliards d'euros). Les revenus du pays ont été estimés à 147,5 milliards d'euros, bien en dessous des projections pour cette année et des revenus de 2014, alors que les dépenses se sont élevées à 236,6 milliards d'euros. La situation devrait peu évoluer : cette année, Ryad prévoit un déficit de 87 milliards de dollars (79,3 milliards d'euros).
(Avec AFP et Reuters)
LIRE AUSSI : Le FMI veut que les pays du Golfe soient moins dépendants du pétrole