Pétrole : Saudi Aramco n'introduirait en Bourse que ses activités de raffinage

Une des options serait notamment la création d'une société holding regroupant les participations dans ces activités aval, selon des managers du géant saoudien du pétrole cités par Reuters. Une ouverture du capital de la maison mère semble en revanche peu probable.
Un précédent existe déjà avec PetroRabigh, une coentreprise de raffinage et de pétrochimie dont Aramco et le japonais Sumitomo Chemical détiennent chacun 37,5% et qui a fait ses débuts à la Bourse de Ryad en 2008.

La portée du bouleversement serait à revoir à la baisse. Si l'Arabie saoudite envisage en effet d'introduire en Bourse ses participations dans des co-entreprises de raffinage avec des compagnies pétrolières étrangères, elle ne touchera toutefois pas aux activités d'exploration et de production du géant national Saudi Aramco, rapporte dimanche 10 janvier l'agence Reuters, en citant des "sources bien informées".

Selon Reuters, des managers d'Aramco ont notamment été informés que le groupe envisage de mettre en Bourse des "filiales communes dans l'aval" en Arabie saoudite et à l'étranger. Une des options serait de créer une société holding qui regrouperait les participations dans ces activités de raffinage, selon une de ces sources. En demandant à ne pas être identifié pour des raisons politiques, ce responsable a précisé:

"Ce serait cette holding qui serait introduite en Bourse, pas Aramco elle-même".

265 milliards de barils de pétrole en réserve

Le marché mondial de l'énergie bruisse de spéculations depuis que le vice-prince héritier Mohamed ben Salman a, dans une interview au journal The Economist, laissé la porte ouverte à une prochaine introduction en Bourse d'Aramco, dans le cadre d'un programme de privatisations destiné à renflouer les caisses de l'Etat en cette période de prix bas du pétrole. Aramco, la plus grande compagnie pétrolière du monde, a confirmé vendredi envisager diverses options parmi lesquelles une cotation en Bourse "d'un pourcentage approprié de ses actions et/ou de filiales en aval".

Ses réserves estimées d'environ 265 milliards de barils de pétrole, soit plus de 15% des réserves mondiales, en feraient en cas d'introduction en Bourse la première entreprise qui dépasserait les 1.000 milliards de dollars (920 milliards d'euros) de valorisation, calculent des analystes.

Le "joyau de la couronne"

Plusieurs sources ont toutefois averti que la taille massive d'Aramco et son importance stratégique pour le royaume saoudien rendaient peu probable une ouverture du capital de sa maison mère. "Le gouvernement ne renoncera jamais au joyau de la couronne", a notamment observé un banquier haut placé à Ryad, cité par Reuters. Les autorités vont plutôt relancer des plans existants de cession d'actions dans le vaste empire pétrochimique d'Aramco, qui en lui même vaut des dizaines de milliards de dollars.

Un précédent existe déjà avec PetroRabigh, une coentreprise de raffinage et de pétrochimie dont Aramco et le japonais Sumitomo Chemical détiennent chacun 37,5% et qui a fait ses débuts à la Bourse de Ryad en 2008. "La priorité numéro un est de mettre en Bourse l'aval, c'est comme un fruit qui ne demande qu'à être cueilli", commente Essam al-Zamel, un éditorialiste économique bien connu en Arabie saoudite.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dimanche auprès d'Aramco, souligne néanmoins Reuters.

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