La Chine dispose de "marges de manœuvre" face à la faiblesse de son économie

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  407  mots
Li Keqiang a par ailleurs réaffirmé sa politique de lutte contre la pollution de l'air, des terres et de l'eau.
Exportations, investissement, productions manufacturières et ventes au détail : tous les indicateurs chinois sont en recul. Pour autant, la Chine n'est pas désarmée, estime le Premier ministre Li Keqiang.

Si l'objectif de croissance, ramené à 7% pour 2015 par les autorités chinoises, est tenu, l'économie chinoise connaîtra la plus faible expansion de ces 25 dernières années. Pour autant, il ne sera pas facile pour la Chine d'y parvenir mais le gouvernement dispose de marges de manœuvre à même de soutenir l'activité dans le pays, a déclaré dimanche 15 mars le Premier ministre chinois, Li Keqiang.

"Ces dernières années, nous n'avons pas mis en oeuvre de politiques de relance fortes à court terme, nous pouvons donc dire que nous disposons de marges de manoeuvre relativement importantes, que les outils de notre boîte à outils sont relativement nombreux."

Des mesures ciblées pour éviter un ralentissement trop prononcé

Le chef du gouvernement, qui s'exprimait devant la presse à l'issue de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire de Chine, a ajouté que l'exécutif assouplirait si nécessaire sa politique de manière ciblée pour empêcher un ralentissement trop prononcé de l'activité ou éviter une contraction trop forte de l'emploi.

"Si le ralentissement de la croissance affecte l'emploi et les revenus et s'approche de la limite basse d'une fourchette raisonnable, nous stabiliserons nos politiques et les attentes à long terme des marchés à l'égard de la Chine."

Ce ralentissement tient à plusieurs facteurs, dont les difficultés du marché intérieur de l'immobilier, le poids de l'endettement et la consommation extérieure et intérieure à l'arrêt. Exportations, investissement, productions manufacturières et ventes au détail : tous les indicateurs sont en recul.

Aveu d'échec dans la lutte contre la pollution

Li Keqiang a par ailleurs réaffirmé sa politique de lutte contre la pollution de l'air, des terres et de l'eau. Les entreprises qui enfreindront la loi et les directives en vigueur feront l'objet d'enquêtes "quelle que soit leur secteur d'activité", a-t-il dit. "La loi sur l'environnement n'est pas un coton-tige, mais la carte maîtresse la plus forte", a-t-il insisté. Ajoutant :

"Le gouvernement chinois est déterminé à lutter contre les brumes polluantes et la pollution", toutefois "les progrès auxquels nous sommes parvenus ne sont pas à la hauteur des attentes de la population".

Ce rare et relatif aveu d'impuissance intervient une semaine après la décision de censurer en Chine un documentaire vidéo incisif sur cette question sensible, qui avait connu un succès fulgurant dès sa sortie, avec plus de 155 millions de vues en un week-end.