Les Etats-Unis sanctionnent plus d'une centaine d'entreprises fournissant la Russie

Par latribune.fr  |   |  742  mots
L'administration américaine a justement annoncé le renforcement des sanctions contre 130 personnes et entités, impliquées dans des échanges commerciaux avec la Russie. (Crédits : Reuters)
Une nouvelle série de sanctions a été annoncé par l'administration Biden sur les entreprises qui participent à la fourniture d'armements à la Russie. Le pays en guerre en Ukraine profite en effet de ses liens avec la Chine, la Turquie ou encore les Emirats arabes unis.

Armes, drones et autres technologies... Les Etats-Unis ont annoncé jeudi 2 novembre une nouvelle série de sanctions contre des entreprises participant à la fourniture d'armement à la Russie, dans le cadre du conflit engagé depuis 18 mois après l'invasion de l'Ukraine, en février 2022. « La Russie dépend de personnes et d'entités d'autres pays pour pouvoir renouveler ses équipements et poursuivre sa guerre haineuse contre l'Ukraine et nous n'hésiterons pas à les tenir pour responsables », a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué du département américain du Trésor.

L'administration américaine a justement annoncé le renforcement des sanctions contre 130 personnes et entités, impliquées dans des échanges commerciaux avec la Russie pour permettre au pays de se fournir en « technologies et équipements nécessaires » à l'effort de guerre russe en Ukraine. Le ministère américain des Finances estime ainsi que la Russie profite de ses liens commerciaux avec la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis (EAU), qui se sont transformés en « noeuds commerciaux d'exportations, réexportation et transfert vers la Russie de technologies et équipements étrangers ».

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Des sanctions doubles

Le Trésor vise également les entités et personnes russes impliquées dans le commerce de matériel et technologie provenant de l'étranger ainsi que dans la recherche et développement. Enfin, le ministère renforce les sanctions existantes à l'encontre du secteur financier russe en ajoutant à sa liste sept établissements et des responsables de plusieurs banques.

Mais ce n'est pas tout. Les sanctions du Trésor se doublent de décisions similaires de la part du département d'Etat pour une centaine de personnes et entités et du département du Commerce (DoC) pour 13 nouvelles entreprises. Celles-ci sont basées en Russie et en Ouzbékistan, impliquées dans le développement de drones militaires utilisés en Ukraine, et n'auront plus accès aux technologies nécessaires d'origine américaine.

Du côté du département d'Etat, ce sont les secteurs énergétique et minier russes qui sont visés afin de réduire les capacités de financement de la guerre par le gouvernement russe, ainsi que « tous ceux qui soutiennent l'effort de guerre », selon le communiqué du Trésor. Les entités et personnes concernées par l'ensemble de ces sanctions voient notamment leurs actifs aux Etats-Unis gelés. Ces sanctions interdisent à toute entreprise ou personne américaine d'avoir des liens commerciaux et financiers avec elles.

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Nestlé accusé par l'Ukraine de « soutenir la guerre » en poursuivant ses activités en Russie

L'Ukraine a classé jeudi Nestlé dans sa liste des « soutiens internationaux de la guerre » à cause de ses activités en Russie. Le pays accuse le géant suisse de l'agroalimentaire de « nourrir l'agresseur ». « Malgré l'agression russe contre l'Ukraine, Nestlé continue d'opérer dans le pays agresseur, en fournissant des produits à la population et en développant sa production dans le pays », a déclaré dans un communiqué l'Agence nationale pour la lutte contre la corruption (NAZK). Selon la NAZK, le groupe « montre aussi à la Russie elle-même qu'elle continue à être intégrée au marché mondial, malgré les nombreux crimes de guerre commis en Ukraine ».

Nestlé a donc rejoint « la liste des soutiens internationaux de la guerre », a-t-elle ajouté. Pour rappel, cette désignation, attribuée par l'agence à des entreprises internationales, n'a pas de conséquences légales. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, de nombreuses entreprises occidentales ont choisi de quitter la Russie. Mais celles qui restent sont très critiquées par les autorités ukrainiennes. Elles les accusent en outre d'apporter une aide financière à Moscou.

Interrogé sur l'annonce de l'agence ukrainienne, Nestlé a renvoyé vers un communiqué antérieur dans lequel il assure se tenir « aux côtés du peuple ukrainien et de (ses) 5.500 employés dans le pays ». « Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons réduit de manière drastique notre portefeuille en Russie et mis en oeuvre les actions que nous avions annoncées en mars 2022 », affirme Nestlé. Le groupe dit avoir notamment « suspendu la grande majorité des offres de produits » disponibles avant la guerre et « interrompu toutes les importations et exportations non essentielles de et vers la Russie ».

(Avec AFP)