Les prix de l'alimentation et de l'alcool font rebondir l'inflation au Royaume-Uni

Par latribune.fr  |   |  523  mots
Les pénuries récentes de légumes comme les salades ou poivrons ont participé à l' augmentation surprise des prix alimentaires en février. (Crédits : Reuters)
L'inflation a rebondi en février au Royaume-Uni contrairement aux attentes, s'accrochant largement au-dessus du seuil de 10%, notamment à cause d'une nouvelle accélération des prix alimentaires et, aussi, de l'alcool dans les pubs et restaurants.

Très mauvaise surprise sur le front de l'inflation au Royaume-Uni. Elle a atteint en février 10,4% sur un an contre 10,1% en janvier, a indiqué mercredi l'Office national des statistiques (ONS), alors que les analystes prévoyaient en moyenne 9,9%.

« Les prix de l'alcool en hausse dans les pubs et restaurants » ont largement contribué à ce rebond surprise tout comme « l'alimentation et les boissons non alcoolisées, qui ont grimpé au rythme le plus rapide depuis plus de 45 ans », souligne Grant Fitzner, économiste de l'ONS.

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L'office fait notamment valoir que les pénuries récentes de légumes comme les salades ou poivrons, ont participé à cette augmentation surprise des prix alimentaires, qui atteignent 18% dans le pays, frappant particulièrement les Britanniques les plus vulnérables. Ils ont été cependant un peu compensés par le recul des prix du carburant.

Maintien des aides pour l'énergie

« Si l'inflation a grimpé en février, les perspectives pour les mois à venir ont l'air moins sombres grâce à la baisse des prix de gros de l'énergie », tempère néanmoins Alpesh Paleja, économiste de la CBI, la principale organisation patronale britannique. Il note cependant que cette année va rester « un environnement d'inflation élevée pour les familles comme les entreprises » et se félicite de la décision du Chancelier de l'Echiquier - titre officiel de Jeremy Hunt - de prolonger un plafond des factures d'énergie.

Les finances du Royaume-Uni ont d'ailleurs été plombées en février par l'impact des aides publiques liées aux factures d'énergie des ménages, qui ont fait s'envoler l'emprunt public. « Nous sommes déterminés à soutenir les ménages et les entreprises face à la hausse des prix et dépensons environ 1.500 livres par ménage » pour les aider à faire face à la hausse des factures d'énergie cet hiver, a fait valoir Jérémy Hunt.

Alpesh Paleja invite toutefois pour le long terme le gouvernement à « renforcer la résilience énergétique » du pays en investissant dans les énergies renouvelables produites localement.

La Banque d'Angleterre face à un dilemme, entre protection de la croissance et lutte contre l'inflation

« Le recul de l'inflation n'est pas inévitable, nous devons donc nous en tenir à notre plan » de la faire chuter d'ici la fin de l'année, a par ailleurs insisté le ministre des Finances, à la veille d'une décision de la Banque d'Angleterre sur les taux d'intérêt.

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Si la détermination de l'institution monétaire face à la flambée des prix pourrait être renforcée par les données de mercredi, elle doit aussi ménager la croissance dans un pays au bord de la récession. Un contexte économique qui pourrait encore être obscurci par les turbulences financières dans la foulée d'une série de banques régionales américaines et du rachat précipité du Crédit Suisse par UBS.

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(Avec AFP)