Royaume-Uni : le plafonnement des prix de l'énergie prolongé pour trois mois

Le gouvernement britannique maintient le plafonnement des prix de l'énergie pour les ménages, au-delà de la date butoir initiale du 1er avril. Cette mesure s’inscrit dans son budget annuel, qui doit être présenté ce jeudi. Downing Street est particulièrement attendu au tournant, les Britanniques faisant face depuis plusieurs mois à une crise du coût de la vie en raison d’une très forte inflation. Des centaines de milliers de personnes sont à nouveau en grève aujourd’hui.
Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt.
Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt. (Crédits : Hannah Mckay)

Bonne nouvelle pour les foyers anglais. La garantie du prix de l'énergie, qui plafonne les factures à 2.500 livres par an pour un ménage moyen, « sera maintenue au même niveau pendant encore trois mois en avril, mai et juin », a annoncé le Trésor dans un communiqué ce mercredi 15 avril.

Lire aussiNucléaire: Londres applaudit la prolongation par EDF de deux «Fessenheim» britanniques

Cette mesure, qui coûtera 4 milliards de livres au Trésor, devrait permettre à un ménage britannique moyen d'économiser 160 livres (plus de 180 euros), a fait valoir le gouvernement. En pleine crise du coût de la vie dans le pays, dopée notamment par l'envolée des prix de l'énergie, les pressions se multipliaient depuis des semaines pour inciter Jeremy Hunt à maintenir cette aide aux ménages. Sans cette mesure, la facture annuelle pour un ménage moyen serait passée autrement à 3.000 livres.

Du mieux à l'été

Si le gouvernement britannique a acté ce prolongement pour trois mois, c'est parce que les prix du gaz sur les marchés de gros, qui s'étaient envolés dans la foulée de la guerre en Ukraine, ont depuis fortement reculé. Cela « devrait se traduire par une baisse des factures d'énergie des ménages à partir de juillet », précise-t-il dans son communiqué.

Depuis l'automne, les prix de l'énergie ont déjà chuté de 50%, affirme l'exécutif, réduisant de deux tiers les emprunts nécessaires pour financer le soutien énergétique à partir d'avril. Les Britanniques verront toutefois s'arrêter en avril le paiement d'une autre aide de 400 livres au total par foyer. Le versement de celle-ci était effectué directement via leur fournisseur d'énergie et avait été échelonné entre octobre et mars.

Lire aussiRoyaume-Uni : à 10,1%, l'inflation ralentit mais pèse encore sur le coût de la vie

Un budget global présenté aujourd'hui (et attendu au tournant)

L'annonce du prolongement du plafond des factures énergétiques « fait partie du budget » qui sera dévoilé à partir de 12h30 aujourd'hui au Parlement par le ministre des Finances Jeremy Hunt. Le chancelier de l'Échiquier a promis un plan pour « diviser par deux l'inflation, faire croître l'économie et réduire la dette ». Le pays fait face à une flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie et à une inflation générale à deux chiffres, au-dessus de 10%.

Outre les annonces sur ces sujets, Londres veut aussi inciter des milliers de Britanniques à revenir sur le marché de l'emploi face aux pénuries de travailleurs qui pèsent sur l'économie.

« Des aides seront centrées sur les personnes handicapées et celles souffrant de maladies de longue durée, sur les parents, les plus de cinquante ans et les personnes qui bénéficient du revenu minimal (Universal credit) », a déjà détaillé le Trésor.

Jeremy Hunt doit notamment présenter des mesures pour aider les parents parfois contraints à réduire leur activité professionnelle à cause du prix exorbitant des gardes d'enfants, et pour inciter les travailleurs plus âgés à rester dans la population active.

Lire aussiRoyaume-Uni : l'inflation alimentaire et la précarité grimpent en flèche

Les Britanniques massivement en grève

La question des salaires des fonctionnaires est aussi brûlante et pourrait figurer dans le budget. Des centaines de milliers de personnes ont justement choisi ce jour de présentation du budget annuel pour se mettre en grève. Ils réclament notamment des augmentations de salaire. Le dernier rapport mensuel de l'Office national des statistiques (ONS), publié hier, montre que les salaires réels ont continué de baisser au Royaume-Uni, mangés par l'inflation.

La rémunération globale moyenne a bien augmenté, de 5,7% entre novembre et janvier et de 6,5% hors bonus. Mais avec une inflation qui dépasse les 10%, le salaire réel a reculé de 3,2% en moyenne. Soit la plus forte baisse enregistrée depuis avril 2009, selon l'institut.

Lire aussiAu Royaume-Uni, les grèves se durcissent face à la fermeté du gouvernement

À Londres, le métro est quasiment à l'arrêt, les conducteurs du « tube » ayant cessé le travail. Les enseignants sont également en grève en Angleterre. Ils poursuivront leur mouvement jeudi. Les médecins hospitaliers, qui ont démarré leur action lundi, n'ont toujours pas repris leurs postes. Les fonctionnaires se sont aussi mis massivement en grève. Il s'agit de l'une des plus importantes journées d'action depuis des mois dans le pays qui fait face à une vague de mouvements sociaux inédites depuis 40 ans.

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.