Merkel pressée de négocier le traité transatlantique avec Obama

Par latribune.fr  |   |  602  mots
Angela Merkel plaide pour de rapides négociations avec Barack Obama sur le traité transatlantique.
La chancelière allemande estime que l'arrivée d'un(e) nouvel(le) occupant(e) à la Maison Blanche début 2017 suppose une "longue interruption" des négociations sur le traité commercial entre l'UE les Etats-Unis. Il faudrait donc rapidement faire avancer les négociations.

Pour Angela Merkel, il faut faire vite.  La chancelière allemande souhaite que les négociations en cours entre l'Union européenne et les Etats-Unis soient conclues avant le départ de Barack Obama après l'élection de novembre 2016, à laquelle il ne peut pas se présenter selon la loi électorale américaine. Sans un accord avant son départ en janvier 2017, la chancelière allemande craint une "longue interruption".

Plus grand marché que la Chine

Dans une interview publiée samedi dans le Süddeutsche Zeitung, quelques jours avant le G-7 organisé par l'Allemagne, Angela Merkel avance ses arguments en faveur de ce traité qui créera la plus grande zone de libre-échange au monde:

"Les Etats-Unis sont l'un de nos plus importants partenaires commerciaux. (...) En particulier pour notre économie basée sur les exportations, les Etats-Unis sont le principal marché en dehors de l'UE, même bien plus grand que la Chine."

Il est "dans l'intérêt de nos emplois et de notre prospérité que nous encouragions le commerce avec les Etats-Unis et que nous ne l'abandonnions pas à des concurrents d'autres régions du monde."

Angela Merkel juge important "que le libre-échange transatlantique suive le rythme de la région Pacifique." Les négociations entre les Etats-Unis et plusieurs pays d'Asie et d'Océanie sur la création d'un partenariat transpacifique (TPP) sont également en cours, à un plus stade avancé.

Réticences en Europe

Or, le Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (TTIP selon son sigle anglais), suscite des réticences, notamment en Allemagne. Ces réticences concernent en particulier des éléments du projet de traité, notamment un mécanisme d'arbitrage qui permettrait aux entreprises multinationales de contester des réglementations locales.

"Il y a des inquiétudes sur le fait de savoir si nos normes sociales et écologiques seront préservées", reconnaît la chancelière.

Celle-ci accuse certaines associations de défense des consommateurs et écologistes de vouloir renforcer ces normes dans le cadre des négociations sur le TTIP plutôt que de chercher à les défendre. "C'est la mauvaise approche", dit-elle.

Ecoutes téléphoniques

Même le scandale des écoutes ne remet pas en cause la volonté d'Angela Merkel de négocier promptement avec le chef de l'Etat américain. En 2013, les relations avec le Bureau ovale avaient été entachées par des révélations sur des écoutes pratiquées par le services secrets américains jusqu'aux plus hautes instances berlinoises. Le téléphone portable d'Angela Merkel lui-même aurait été placé sur écoutes.

>> Merkel demande à Obama des explications sur la mise sur écoute de son mobile

Malgré ce différend, la chancelière espère pouvoir conclure un accord avant qu'une nouvelle équipe ne s'installe à la Maison Blanche. Il faut dire que le débat politique outre-Atlantique laisse planer des doutes sur l'avenir de ces négociations.

Divisions outre-Atlantiques?

 La candidate aux primaires démocrates, Hillary Clinton, se montrerait en effet plutôt évasive à l'égard des traités commerciaux en cours de négociations par Washington. "Le but est d'assurer une plus grande prospérité et sécurité pour les familles américaines, pas le commerce pour le commerce", a avancé son porte-parole Nick Merril selon des propos rapporté par le Guardian.

De son côté, la Maison Blanche assure que l'ancienne Premier dame partage les vues de Barack Obama.

Chez les Républicains américains, camp favorable à la signature des traités, le chef de file de la Chambre des représentants, John Boehner, l'a enjointe à se positionner plus fermement.