Mistral : un contrat pour "soutenir les partenaires" de la Russie plus que son armée

Par latribune.fr  |   |  363  mots
Le président russe Vladimir Poutine lors de son émission annuelle de questions-réponses à la télévision russe.
Vladimir Poutine a estimé que la suspension de la livraison des deux porte-hélicoptères était "sans importance" puisque le contrat visait surtout à aider les chantiers navals français. La Russie ne demandera pas de pénalités à la France.

La Russie n'a toujours pas reçu la livraison de ses navires de guerre Mistral commandés à la France, suspendue à cause de l'implication de Moscou dans la crise ukrainienne, mais c'est "sans importance" pour Vladimir Poutine. Lors de sa séance annuelle de questions réponses avec les Russes jeudi 16 avril à la télévision, le président russe a expliqué que le contrat signé à l'époque "visait avant tout à soutenir les chantiers navals français et assurer une charge de travail pour leurs chantiers navals".

"Le refus de livrer les navires conformément au contrat est un mauvais signe bien sûr, mais du point de vue du soutien de nos capacités de défense, je vais vous le dire franchement, c'est sans importance. [...] Nous prévoyions de les utiliser en Extrême Orient, ce n'est pas critique."

Conclue en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la vente à la Russie de deux Mistral construits à Saint-Nazaire, avait été évaluée à environ 1,2 milliard d'euros.

Pas de pénalité mais Paris devra couvrir les coûts supportés par Moscou

Depuis le report sine die décidé fin novembre par le président de la République Français Hollande, la France n'a cessé de répéter que les conditions de la livraison n'étaient "toujours pas réunies", provoquant l'ire de Moscou, qui a menacé à plusieurs reprises de lancer des procédures devant des cours d'arbitrage internationales.

"Je pars du principe que les autorités françaises, les Français étant des gens corrects, nous rendrons l'argent. Nous n'avons pas l'intention d'exiger des pénalités excessives, mais il faut que les pertes que nous avons subies soient remboursées."

Pour Vladimir Poutine, cette décision "remet en cause la fiabilité" des pays de l'Otan. "Nous en tiendrons compte à l'avenir pour notre coopération future", a estimé le chef d'État. Dans un entretien publié lundi dans la presse russe, le directeur général de la société publique Rosoboronexport, Anatoli Issaïkine, avait estimé que la Russie et la France avaient deux mois pour trouver un compromis avant le lancement de procédures d'arbitrage.

(Avec AFP et Reuters)