Offensive russe : les Français doivent quitter la Biélorussie, les Américains la Russie, demandent les ambassades

Par latribune.fr  |   |  598  mots
Pour le Kremlin, ce n'est pas la première fois que des citoyens américains sont invités à quitter la Russie. (Crédits : SPUTNIK)
Les indicateurs d'alerte sont encore montés d'un cran avec l'intensification à venir de l'offensive russe en Ukraine. « Nous ne voyons absolument aucun signe que le président Poutine se prépare à la paix », a prévenu le secrétaire général de l'Otan.

Ce sont des signaux faibles qui font, une nouvelle fois, craindre le pire sur le front ukrainien. A quelques heures d'intervalle, la France et les Etats-Unis ont demandé à leurs ressortissants présents en Biélorussie et en Russie de quitter, sans délai, ces territoires. En cause, l'offensive armée engagée par Moscou contre son voisin et qui laisse penser qu'elle va s'intensifier. Les Occidentaux ont certes promis des chars à Kiev et de nouvelles armes lourdes mais le gros de ces livraisons n'arrivera qu'au printemps ou à la fin de l'été. Dans sa stratégie d'expansion, le Kremlin cherche donc à accélérer dans l'immédiat.

« Les Français se trouvant en Biélorussie sont invités à quitter sans délai le pays par la route, via les points de passage frontaliers avec la Lituanie, la Pologne ou la Lettonie », précise le Quai d'Orsay sur son site Internet.

Proche alliée de la Russie, la Biélorussie a permis au président Vladimir Poutine d'utiliser son territoire pour lancer l'invasion de l'Ukraine le 24 février.

La crainte d'arrestations arbitraires

De même, les États-Unis ont demandé à leurs ressortissants de quitter immédiatement la Russie en raison également du risque d'arrestation arbitraire ou de harcèlement par les forces de l'ordre du pays.

« Les citoyens américains résidant ou voyageant en Russie doivent partir immédiatement », a déclaré l'ambassade des États-Unis à Moscou.

L'ambassade a mis en garde les ressortissants américains sur les risques de détentions injustifiées et a également demandé de ne pas se rendre en Russie.

« Les services de sécurité russes ont arrêté des citoyens américains sur la base d'accusations fallacieuses, ont ciblé des citoyens américains en Russie pour les détenir et les harceler, leur ont refusé un traitement équitable et transparent et les ont condamnés lors de procès secrets ou sans présenter de preuves crédibles », selon l'ambassade.

Le Kremlin a déclaré que ce n'était pas la première fois que des citoyens américains étaient invités à quitter la Russie. Le dernier avertissement public de ce type remonte à septembre, après que le président Vladimir Poutine a ordonné une mobilisation partielle.

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Nouvelle offensive russe

Sur le front militaire, la ville de Bakhmout, à l'est de l'Ukraine, a subi lundi d'intenses tirs d'artillerie de la part des forces russes dans ce qui semble être le prélude à la nouvelle offensive majeure de Moscou à l'approche de la date-anniversaire de l'invasion russe chez son voisin.

Les positions à Bakhmout ont été renforcées et seules les personnes ayant un rôle militaire ont été autorisées à entrer dans la ville, a déclaré un commandant adjoint de bataillon. Les civils qui voudraient encore quitter Bakhmout devront braver les tirs, a-t-il ajouté.

La prise de Bakhmout est devenue un objectif majeur pour le président russe Vladimir Poutine. La ville, pratiquement vidée de ses quelque 70.000 habitants d'avant la guerre par des mois de bombardements, est en grande partie détruite.

À Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dit considérer que l'offensive russe redoutée depuis plusieurs semaines avait déjà commencé.

« Nous ne voyons absolument aucun signe que le président Poutine se prépare à la paix », a-t-il déclaré avant une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan.

(avec Reuters)

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