Panama Papers : les États-Unis interrogent la Société générale et 12 autres banques

Par latribune.fr  |   |  376  mots
"A ce jour, le nombre de structures actives créées par l'intermédiaire du cabinet Mossack Fonseca pour les clients est de l'ordre de quelques dizaines", avait assuré la Société générale après les premières révélations, ajoutant que "ces sociétés sont gérées comme des structures totalement transparentes."
Dans la lettre adressée à chacun des établissements, le régulateur américain ne leur reproche pour l'instant aucune malversation.

Les autorités financières de l'Etat de New York (NYDFS) ont demandé à 13 banques étrangères de leur transmettre des informations sur leurs relations avec le cabinet juridique panaméen Mossack Fonseca, mis en cause dans l'affaire dite des "Panama papers". Bloomberg avait le premier rapporté ces informations mercredi.

Le NYDFS, qui avait infligé en 2014 une amende record de près de 9 milliards de dollars à BNP Paribas pour violations d'embargos américains, a ordonné à ces établissements financiers de lui fournir tout document et toute communication avec le cabinet Mossack Fonseca, au centre de l'affaire, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier sous couvert de l'anonymat. Dirigé depuis janvier par Maria Vullo après le départ en juin de Benjamin Lawsky, la NYDFS a donné jusqu'au 29 avril à ces banques pour répondre à sa demande.

Aucune malversation reprochée

Dans la lettre adressée à chacun des établissements, le régulateur ne leur reproche pour l'instant aucune malversation, selon la source de l'AFP. Les discussions sont encore à un stade préliminaire mais pourraient déboucher sur l'ouverture d'une enquête si Maria Vullo et ses services venaient à conclure que certaines transactions étaient litigieuses.

Contacté par l'AFP, le NYDFS s'est refusé à tout commentaire ainsi que la Société Générale, la Deutsche Bank et le Credit Suisse. Commerzbank, deuxième banque allemande également visée, n'a pas donné suite dans l'immédiat. Outre ces quatre grandes banques européennes la liste comprend de nombreuses banques scandinaves telles Svenska Handelsbanken, Nordea Bank Finland et Skandinaviska Enskilda Banken (SEB). La banque néerlandaise ABN Amro et l'israélienne Bank Leumi ainsi que Deutsche Bank Trust ont également reçu une injonction du NYDFS.

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Ouverture d'une enquête pénale

Un porte-parole du ministère américain de la Justice a par ailleurs déclaré que celui-ci étudiait les informations sur les "Panama papers" afin de déterminer s'ils mettaient en évidence l'existence de faits de corruption ou d'autres délits

Cette requête du NYDFS coïncide avec l'ouverture par le procureur fédéral de New York, Preet Bharara, l'un des plus redoutés par Wall Street, d'une enquête pénale.

(avec AFP et Reuters)