Pourquoi le Français Jérôme Valcke, numéro 2 de la FIFA, a-t-il été suspendu ?

Par latribune.fr  |   |  427  mots
Le FBI soupçonnerait Valcke d'avoir supervisé le versement de 10 millions de dollars dans le cadre d'achats de voix lors de l'attribution de la Coupe du monde 2010 à l'Afrique du Sud.
Jeudi soir, la Fifa a relevé de ses fonctions son secrétaire général Jérôme Valcke. Selon l'ancien footballeur israélien Benny Alon, il serait impliqué dans une affaire de revente de billets pour la Coupe du monde 2014 au Brésil.

Trois mois après les révélations d'un scandale de corruption, puis la démission de Sepp Blatter, c'est au tour du numéro 2 de la Fifa, le Français de Jérôme Valcke, secrétaire général en poste depuis 2007, d'être écarté. Sans donner plus de précisions, l'instance annonce la mise à pied de l'ex-bras droit de Sepp Blatter, et dit, dans un communiqué avoir "pris connaissance de certaines allégations".

En fait, cette annonce fait suite aux révélations de Benny Alon quelques heures plus tôt. Au cours d'une conférence de presse qui se tenait à Zurich, l'ancien footballeur israélien a reconnu avoir accepté, en 2013, de verser de l'argent en liquide à Jérôme Valcke en échange de billets pour la phase finale de Coupe du monde. Il comptait les revendre à un prix bien supérieur à leur valeur dans le but de partager ensuite les bénéfices avec le secrétaire général. Benny Alon a ajouté que la combine n'avait finalement pas été mise à exécution et qu'il n'avait jamais versé d'argent à Valcke.

Allégations "fabriquées et scandaleuses"

Par l'intermédiaire de son avocat, Jérôme Valcke a nié fermement ces accusations, évoquant des accusations "fabriquées et scandaleuses".

"M. Valke n'a jamais reçu ni accepté de recevoir d'argent ni quoi que ce soit de valeur de la part de M. Alon", a martelé l'avocat dans un communiqué.

La Fédération internationale de football, qui a indiqué que Jérôme Valcke était "relevé de ses fonctions avec effet immédiat et jusqu'à nouvel ordre", a demandé à la commission d'éthique de la fédération d'ouvrir une enquête.

Autres soupçons sur Valcke

Si donc la Fifa ne précise pas explicitement le motif de sa suspension, les allégations de Benny Alon semblent bien en être la cause, selon des sources proches de l'affaire.

Mais d'autres interrogations au sujet de Valcke se posaient depuis juin, et pourraient avoir contribué à cette mise à pied. D'après les informations révélées par le New York Times, le FBI soupçonnerait Valcke d'avoir supervisé le versement de 10 millions de dollars (9,1 millions d'euros) à Jack Warner, ex-patron de la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf) et ancien vice-président de la FIFA, afin d'acheter des voix lors du vote pour l'attribution de la Coupe du monde 2010 à l'Afrique du Sud. A l'époque, la Fifa réfutait alors toute implication de son numéro 2.

(Avec Reuters)