Royaume-Uni : l'inflation plus coriace que prévue à 8,7% en mai

Par latribune.fr  |   |  518  mots
Initialement, les analystes attendaient un repli modeste de l'inflation à 8,4% en moyenne. (Crédits : Reuters)
En mai, l'inflation n'a pas reflué au Royaume-Uni comme prévu par les analystes. En conséquence, la Banque d'Angleterre devrait procéder à une hausse de ses taux directeurs ce jeudi.

Les prix à la consommation ne ralentissent pas outre-Manche. L'inflation au Royaume-Uni, la plus élevée des pays du G7, a en effet stagné à 8,7% sur un an en mai, comparé au mois précédent, indique l'Office national des statistiques (ONS), ce mercredi. Initialement, les analystes attendaient un repli modeste à 8,4% en moyenne.

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 « Les prix des voyages aériens, des divertissements et biens ou services culturels, et ceux des voitures d'occasion ont été les plus gros facteurs » de résistance de l'inflation, par exemple les concerts ou les jeux vidéo, détaille l'ONS.

Une hausse des taux quasi assurée

Et ce, malgré un recul des tarifs des carburants, et un très léger ralentissement de la hausse des prix alimentaires, qui reste à des niveaux historiquement très élevés à 18,4% pour mai sur un an.

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« Nous savons combien l'inflation élevée fait du mal aux familles et aux entreprises à travers le pays », persistant à promettre de « diviser par deux » l'inflation cette année, a commenté le ministre des Finances, Jeremy Hunt, dans un communiqué.

Ce chiffre rend une hausse des taux directeurs de la Banque d'Angleterre quasi certaine pour jeudi, quand elle annoncera sa nouvelle décision de politique monétaire, malgré la crise du coût de la vie et une économie à l'arrêt. La Banque d'Angleterre devrait ainsi augmenter de nouveau son principal taux directeur. Celui-ci est actuellement à 4,50%. La question est désormais pour les économistes de savoir si la hausse sera de 25 points de base ou de 50 points de base.

Paul Dales, de Capital Economics, estime que « dans les deux cas, l'accélération de l'inflation sous-jacente (hors alimentation, énergie, etc.) fait du Royaume-Uni une anomalie et une "nation de stagflation" ».

Une augmentation de plus de 5% attendue par certains

La publication de l'ONS intervient alors que le rendement des emprunts d'Etat britanniques à deux ans est monté lundi 19 juin à plus de 5%. Un sommet depuis 15 ans, preuve que le marché s'attend à ce que l'inflation persistante force la Banque d'Angleterre (BoE) à de nouveaux tours de vis. L'envol du coût de l'emprunt au Royaume-Uni pèse sur les finances du gouvernement. Il fait aussi monter les taux des crédits pour les entreprises et les particuliers, dont de nombreux crédits immobiliers à taux variable.

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Contrairement à l'envol du coût de la dette de septembre, provoqué par l'annonce d'un plan budgétaire mal financé du gouvernement, la hausse des taux de rendement ces derniers mois est due à la montée des taux directeurs de la BoE, qui cherche à contenir l'inflation. A plus long terme, les marchés anticipent que les taux de la banque centrale britannique pourraient atteindre 5,75%. « Cela va affecter les propriétaires qui ont un emprunt à taux variable, dont les paiements mensuels vont encore augmenter, ce qui va peser sur leur pouvoir d'achat », a commenté Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

(Avec AFP)