Royaume-Uni : le taux de chômage recule à 3,8%, moins qu'avant le Covid

Le taux de chômage a légèrement reculé au Royaume-Uni à 3,8% sur les trois mois achevés fin avril. Un niveau meilleur qu’attendu et, surtout, inférieur à la crise du Covid-19. Le nombre de personnes employées dans le pays a par ailleurs augmenté. Si le ministre des Finances s’est félicité de ces chiffres, il rappelle que l’inflation est toujours très élevée et que la lutte contre cette hausse des prix reste sa priorité.
Reste toutefois un signe négatif pour le marché du travail britannique : le nombre d'offres d'emploi à pourvoir a reculé pour la 11e fois d'affilée.
Reste toutefois un signe négatif pour le marché du travail britannique : le nombre d'offres d'emploi à pourvoir a reculé pour la 11e fois d'affilée. (Crédits : TOM NICHOLSON)

Le taux de chômage continue d'être historiquement bas au Royaume-Uni. Fin avril, il s'est affiché à 3,8% sur les trois derniers mois, contre 3,9% sur les trois mois achevés fin mars, d'après le rapport mensuel de l'Office national des statistiques (ONS) publié ce mardi 13 juin. C'est même mieux qu'attendu puisque les économistes tablaient, à l'inverse, sur une augmentation à 4%, d'après l'agence PA. Le taux de chômage britannique est ainsi à un niveau « inférieur à avant la pandémie », note l'ONS. Le nombre de personnes employées dans le pays a par ailleurs augmenté et retrouvé son niveau d'avant la pandémie.

« Les chiffres d'aujourd'hui sont dans l'ensemble positifs, avec le niveau d'emploi finalement de retour là où il se trouvait à la veille de la pandémie », commente Tony Wilson, directeur de l'Institut des Études sur l'Emploi.

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Toujours moins d'offres d'emploi

Reste toutefois un signe négatif pour le marché du travail britannique : le nombre d'offres d'emploi à pourvoir a reculé pour la 11e fois d'affilée. Et l'ONS note un nouveau record de personnes inactives à cause de maladies de longue durée. Tony Wilson avance le chiffre de 1,8 million de personnes qui se trouvent hors du marché de l'emploi alors qu'elles « veulent travailler », y compris « plus d'un million de seniors et près d'un demi-million de plus souffrant de problèmes de santé de longue durée comparé à avant la pandémie ».

Il ajoute que la croissance des salaires est « exceptionnellement forte à plus de 7% », mais que le manque de travailleurs au Royaume-Uni « pèse sur la croissance, avec plus d'un million d'offres d'emploi toujours non pourvues ».

« Nous devons faire beaucoup plus pour augmenter la participation au monde du travail et soutenir la croissance, au lieu de simplement relever les taux d'intérêt qui minent la reprise », considère-t-il.

La lutte contre l'inflation reste la priorité

Reste que la priorité du ministre des Finances britannique n'est pas la croissance, mais la lutte contre l'inflation, comme l'a indiqué fin mai Jeremy Hunt. Le Chancelier de l'Échiquier s'est félicité ce mardi d'un nombre « record de personnes en emploi » en avril. Il estime toutefois que « les hausses de prix continuent à manger les salaires et nous devons donc nous en tenir à notre plan de diviser par deux l'inflation cette année pour doper le niveau de vie » des Britanniques.

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L'indice des prix a ralenti en avril sur un an, mais il reste à 8,7% il reste encore très élevé et même le plus haut parmi les pays membres du G7. Et, comme le souligne l'ONS, les augmentations de salaires, bien qu'au plus haut jamais enregistré lors de telles statistiques, sont encore inférieures à l'inflation. C'est la raison pour laquelle depuis un an le pays connaît une sévère crise du coût de la vie, qui a entraîné de nombreux mouvements de grève pour demander des hausses de salaires.

Pour Ashley Webb, de Capital Economics, l'augmentation des salaires devrait d'ailleurs « justifier plus de hausses de taux » de la part de la Banque d'Angleterre, qui s'efforce depuis plus d'un an de juguler l'inflation. Cette dernière a relevé ses taux d'intérêt douze fois depuis fin 2021 - ils sont actuellement à 4,5% - et devrait poursuivre sur sa lancée. Une politique approuvée ouvertement par le ministre des Finances.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 13/06/2023 à 13:12
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voilà un pays qui fait mentir tous les sondages....et c'est rageant de voir que le RU souffre si peu de sa sortie de l'EU, bien au contraire.....tant mieux pour eux:)

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