Russie : le FMI prévoit un retour de la croissance en 2016

Par latribune.fr  |   |  423  mots
Le FMI a salué l'abandon du contrôle des changes et le programme de recapitalisation des banques afin de stabiliser le secteur financier et la valeur du rouble.
La Russie connaîtra une croissance de 0,2% en 2016, estime l'institution qui prévoit également une hausse annuelle du PIB à 1,5% à moyen terme. Mais en cas de nouvelles baisses des prix du pétrole, entre autres, le FMI pourrait revoir son optimisme à la baisse...

Un PIB qui devrait chuter de 3,4% en 2015, selon le FMI, une inflation qui atteint les 16% aujourd'hui. En dépit de ces chiffres catastrophiques, Ernesto Ramirez Rigo, à la tête d'une mission du FMI en Russie, a assuré, vendredi 22 mai, que la Russie va rapidement remonter la pente

Il estime que la croissance reviendra en 2016 et atteindra les 0,2%, après avoir tablé sur une contraction de 1,1% du PIB. En outre, l'inflation tomberait à 12,5% cette année-là.

A moyen terme terme -sans préciser la période- , le FMI attend une croissance à 1,5%, supérieure à celles de 2014 et 2013, respectivement enregistrée à 0,6% et 1,4%, mais bien en deçà des 3,4% de 2012.

Le FMI salue l'abandon du contrôle des changes et la recapitalisation des banques

"Les mesures des autorités russes ont aidé à la stabilisation de la situation économique et ont permis la stabilisation du rouble. Et objectivement, cela a entraîné un regain de la confiance", a déclaré ce dernier lors d'une conférence de presse.

Concrètement, Ernesto Ramirez Rigo a salué l'abandon du contrôle des changes et le programme de recapitalisation des banques afin de stabiliser le secteur financier et la valeur du rouble. Moscou avait notamment annoncé un plan de recapitalisation du secteur bancaire s'élevant à 13,3 milliards d'euros.

En Ukraine, attention à tout regain de violence, prévient le FMI

Toutefois, le FMI souligne "les fortes incertitudes" et appelle malgré tout Moscou à se montrer "prudent", aussi bien en termes de politique budgétaire que monétaire et notamment concernant la baisse progressive des taux menée par la banque centrale. En outre, le FMI craint qu'une nouvelle baisse du prix du pétrole mette le pays à mal le pays. Or le budget de l'État russe dépend particulièrement des hydrocarbures.

Enfin, un regain de violence dans l'est de l'Ukraine pourraient changer la donne, selon le FMI.

De mauvais nouvelles, moins mauvais que prévues

Aujourd'hui, l'économie russe est tiraillée entre des résultats inquiétants ou moins mauvais qu'attendus.

Le 15 mai, le pays avait annoncé une contraction de 1,9% de son PIB en glissement annuel, alors qu'il tablait sur une baisse de 2,2%. Mais pour Nikolaï Kondrachov, membre de la Haute Ecole d'Economie de Moscou, "l'économie russe envoie actuellement des signaux contradictoires quant à son état actuel [...] D'un côté, il est évident qu'une stabilisation est en cours dans le secteur financier [...], de l'autre, la situation du secteur réel continue de se dégrader".

Les statistiques d'avril publiées cette semaine révèlent notamment une brusque rechute de la production industrielle.