Selon Zelensky, plusieurs oligarques russes, dont Abramovitch, ont proposé d'aider financièrement l'armée ukrainienne

Par latribune.fr  |   |  668  mots
Volodymyr Zelensky (Crédits : UMIT BEKTAS)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée. Par ailleurs, les oligarques russes peuvent continuer à venir et faire des affaires en Turquie tant qu'ils respectent la loi turque et le droit international, a affirmé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Impossible de dire si les propos sont vrais ou pas, mais dans tous les cas les déclarations de Volodymyr Zelensky faites lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes sont détonantes et sont de nature à jeter le trouble en Russie. Selon le président ukrainien plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé d'aider financièrement l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions des Etats-Unis, l'Union européenne et du Royaume-Uni.

"On a eu des signaux de lui et de quelques autres hommes d'affaires, proposant: 'on peut aider d'une manière ou d'une autre, on peut faire quelque chose' a-t-il déclaré.

« Certains ont dit qu'ils étaient prêts à aider à la reconstruction du pays après la guerre. "Nous sommes prêts à transférer nos affaires en Ukraine, nous vivons en Angleterre ou quelque part en Suisse, nous le voulons. Mais comment peut-on faire pour ne pas figurer sur la liste des sanctions" », a indiqué le président ukrainien « Certaines personnes ne veulent pas donner leur nom et disent qu'elles veulent aider notre armée, tout en étant des citoyens de la Fédération de Russie », a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat ukrainien a par ailleurs affirmé que quels que soient les hommes d'affaires prêts à donner de l'argent pour soutenir l'armée ukrainienne, l'Ukraine était prête à « assurer leur sécurité, leur fournir du travail et permettre à leurs affaires de se développer ».

« Je parle concrètement des sanctions dans notre Etat. On peut en discuter, on peut discuter du changement de citoyenneté de ces personnes », a-t-il dit, soulignant qu'il n'était pas « obligatoire de le faire publiquement ».

Selon le Wall Street Journal de mercredi dernier, Volodymyr Zelensky aurait demandé à Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, estimant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie . Deux de ses yachts, l'Eclipse et le Solaris, ont accosté dans le sud-ouest de la Turquie, qui n'applique pas les sanctions occidentales infligées aux oligarques de Russie.

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La Turquie continue d'accueillir les oligarques russes

Les oligarques russes peuvent continuer à venir et faire des affaires en Turquie tant qu'ils respectent la loi turque et le droit international, a affirmé samedi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

"Nous ne participons pas aux sanctions. Nous appliquons seulement celles décidées par les Nations unies. Les citoyens russes peuvent tout à fait visiter notre pays", a répondu Mevlut Cavusoglu lors d'un entretien en marge du Forum de Doha, au Qatar, à une question sur les yachts appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch qui ont accosté cette semaine dans le sud-ouest de la Turquie.  La Turquie, membre de l'OTAN, qui entretient d'étroites relations avec la Russie et l'Ukraine, ne s'est pas jointe aux sanctions visant Moscou. "Si vous demandez si les oligarques peuvent faire des affaires en Turquie, nous pouvons évaluer (ces demandes) si elles sont conformes à la loi et au droit international", a ajouté le ministre.

"Dans notre pays, on autorise tout ce qui est légal et rien d'illégal ne peut être fait. Ma réponse est très claire", a retorqué Mevlut Cavusoglu face aux questions insistantes sur la participation éventuelle de la Turquie aux sanctions visant les oligarques russes.

"Mais s'il s'agit d'une situation contraire au droit international, c'est autre chose", a-t-il cependant précisé.

La Turquie a qualifié l'invasion de l'Ukraine d'"inacceptable" et s'est positionnée en médiateur pour mettre fin à la guerre.

"Nous devons présenter une solution qui permette aux deux parties de trouver une sortie honorable, de manière à convaincre leur opinion publique et aussi globalement tout le monde", a affirmé le ministre sur les efforts pour trouver un accord de cessez-le-feu.

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 (Avec AFP)