Après sa rencontre avec Trump, Orban affirme que le candidat républicain coupera les robinets à Kiev s’il gagne la Maison Blanche

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Viktor Orban (à gauche) et Donald Trump (à droite) partagent les mêmes positions isolationnistes sur l'Ukraine (photo d'illustration). (Crédits : CARLOS BARRIA)
L'ancien président américain Donald Trump, en lice pour un nouveau mandat, ne donnera pas d'argent pour aider l'Ukraine à lutter contre la Russie s'il est élu en novembre, a affirmé Viktor Orban après une rencontre entre les deux hommes.

Si Donald Trump est élu, il ne donnera pas d'argent pour aider l'Ukraine. C'est ce qu'a affirmé le Premier ministre hongrois Viktor Orban dimanche 10 mars, après une rencontre entre les deux hommes vendredi dernier en Floride.

« Il ne donnera pas un centime à la guerre entre l'Ukraine et la Russie et, par conséquent, la guerre prendra fin », a déclaré Viktor Orban à la télévision publique. « Il est évident que l'Ukraine ne peut pas tenir debout toute seule », a-t-il ajouté.

« Si les Américains ne donnent pas d'argent et d'armes, ainsi que les Européens, cette guerre sera terminée. Et si les Américains ne donnent pas d'argent, les Européens sont incapables de financer cette guerre par leurs propres moyens, et alors la guerre prendra fin », a affirmé le Premier ministre hongrois. Selon Viktor Orban, l'ancien président républicain est le seul à pouvoir ramener la paix en Europe.

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Mêmes positions isolationnistes pour Orban et Trump

Les deux hommes partagent les mêmes positions isolationnistes. Donald Trump, grand favori pour remporter l'investiture de son parti, a poussé ses partisans au Congrès à bloquer une aide militaire américaine de 60 milliards de dollars pour Kiev.

De son côté, le Premier ministre hongrois avait également bloqué courant décembre une aide de l'UE de 50 milliards d'euros sur quatre ans à destination de l'Ukraine. Fin janvier, il avait ainsi déclaré que l'Ukraine posait un « défi important » pour l'Europe. Et devant la récente colère des agriculteurs en Europe, notamment face aux importations ukrainiennes, le dirigeant nationaliste affirmait que « cette histoire montre à quel point l'Ukraine est un problème grave pour l'Europe, indépendamment de la guerre ».

Face à ce blocage, Bruxelles avait réagi en menaçant la Hongrie de subir « un vaste blocus financier ». Selon le Financial Times, l'UE avait préparé un document appelant les dirigeants des 26 pays à menacer publiquement de priver la Hongrie de tous les fonds qui lui reviennent si aucune solution n'était trouvée. L'objectif était de faire pression sur Budapest en « mettant en danger sa monnaie » et en ébranlant la confiance des investisseurs.

Les 27 pays de l'UE ont finalement trouvé un accord sur une aide de 50 milliards d'euros sur quatre ans pour l'Ukraine, le 1er février dernier. Viktor Orban, qui a levé son veto, a justifié son revirement par le fait d'avoir reçu des « garanties » pour les milliards d'euros attribués à Budapest et suspendus par Bruxelles.

La Hongrie « n'a pas eu de cadeau » en contrepartie, a toutefois assuré Emmanuel Macron. Selon lui, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, accusé à Bruxelles de faire du chantage pour obtenir le déblocage de fonds européens, a « simplement eu la garantie que l'approche » à l'égard de son pays « serait non discriminatoire ».

Pour rappel, la Hongrie est le seul des 27 pays de l'Union européenne à avoir conservé des liens économiques étroits avec le Kremlin. Depuis le début de l'invasion russe en février 2022, Viktor Orban a ainsi toujours refusé d'envoyer des armes à Kiev.

(Avec agences)