Aide à l'Ukraine : les 27 de l'UE sont (enfin) parvenus à un accord, Orban salue des « garanties »

En plein mouvement social agricole, les dirigeants européens se réunissent à Bruxelles ce jeudi. Agriculture, soutien à l'Ukraine... Les dossiers sur la table sont multiples. Un accord a d'ores et déjà été conclu permettant, enfin, le déblocage d'une aide financière de 50 milliards d'euros à l'Ukraine.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a levé jeudi son veto, a justifié son revirement par le fait d'avoir reçu des « garanties » pour les milliards d'euros attribués à Budapest et suspendus par Bruxelles.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a levé jeudi son veto, a justifié son revirement par le fait d'avoir reçu des « garanties » pour les milliards d'euros attribués à Budapest et suspendus par Bruxelles. (Crédits : BERNADETT SZABO)

[Article publié le jeudi 01 février 2024 à 10h39 et mis à jour à 16h05] Déjà une bonne nouvelle au Conseil européen extraordinaire ce jeudi, en fin de matinée. Les 27 Etats membres de l'Union européenne sont parvenus à un accord sur le déblocage d'une enveloppe financière à l'Ukraine, a confirmé le Belge Charles Michel, président du Conseil européen.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a levé jeudi son veto, a justifié son revirement par le fait d'avoir reçu des « garanties » pour les milliards d'euros attribués à Budapest et suspendus par Bruxelles.

« Nous avions peur que les fonds dus aux Hongrois et actuellement gelés par la Commission européenne finissent en Ukraine », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook.

Or, « nous avons reçu la garantie » que ce ne serait pas le cas, a-t-il ajouté sans plus de détails, saluant aussi la mise en place d'un « mécanisme de contrôle » sur l'utilisation de l'argent par Kiev.

33 milliards d'euros de prêts à l'Ukraine

Dans le détail, le compromis trouvé prévoit la possibilité de convoquer un sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement dans les deux ans pour examiner la mise en œuvre de ce budget européen pluriannuel. Le sommet avait été précédé d'une réunion autour de Viktor Orban rassemblant le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, ainsi que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel.

Pour rappel, ce sommet devait, dans les faits, permettre « la révision à mi-parcours du budget à long terme de l'UE pour la période 2021-2027, y compris le soutien à l'Ukraine », pouvait-on lire en amont sur le site du Conseil européen. La liste des sujets inflammables est encore longue, dans un contexte marqué par une crise agricole persistante, malgré les gages donnés par la Commission européenne, la veille.

L'aide européenne destinée à l'Ukraine (33 milliards de prêts et 17 milliards de dons) est déjà incluse dans une rallonge au budget de l'UE jusqu'en 2027. Un appui dont Kiev a désespérément besoin pour maintenir à flot son économie. Et pour cause, outre-Atlantique, une enveloppe d'aide américaine est toujours bloquée au Congrès.

Une « victoire commune » sur la Russie

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s'est réjouie d'un « bon jour pour l'Europe » et Kiev a salué la « contribution » de l'Union européenne à une « victoire commune » sur la Russie.

Lire aussiColère des agriculteurs : Bruxelles prête à lâcher du lest sur les jachères

« Je pense que ces 50 milliards d'euros sur quatre ans envoient aussi un message très fort à Poutine, juste avant le deuxième anniversaire de son invasion brutale » de l'Ukraine, a déclaré Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet extraordinaire de l'UE à Bruxelles.

A travers cette annonce, l'UE semble avoir maintenu son unité, dans le soutien à l'Ukraine, et ce, malgré le veto de la Hongrie ces dernières semaines.

L'Ukraine a salué la « contribution » de l'UE à une « victoire commune » sur la Russie.

« Nous trouverons une solution, avec ou sans Orban »

Arrivé ce matin parmi les premiers chefs d'Etat conviés, le chancelier allemand Olaf Scholz avait insisté sur la nécessité de trouver « un accord à 27 ». « Nous avons besoin d'un accord à 27 », avait-il martelé. Et d'ajouter, donnant un aperçu des discussions à venir dans la journée :

« Nous ne devrions pas chercher des solutions de contournement »

Le Premier ministre belge Alexander De Croo s'était, lui, déjà montré optimiste. « Je suis confiant sur notre capacité à arriver à un compromis à 27 pays », avait-il fait valoir, en arrivant plus tôt que son homologue allemand, et réclamant que les revendications des agriculteurs fassent l'objet de discussions entre leaders.

« D'une manière ou d'une autre, nous trouverons une solution, avec ou sans Orban, pour soutenir l'Ukraine », avait quant à lui assuré le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Pour rappel, le dirigeant hongrois est le seul à avoir conservé des liens de proximité avec la Russie. Et ce, malgré l'exaspération de ses homologues européens, réunis en décembre dernier.

1.300 tracteurs à Bruxelles

Viktor Orban était, jusqu'à présent, accusé de faire du chantage à l'UE, dans l'objectif d'obtenir le déblocage de fonds européens destinés à son pays, mais gelés en raison des manquements à l'État de droit reprochés à Budapest. La Hongrie réclamait, en effet, de pouvoir procéder à une révision annuelle du soutien à Kiev, avec un vote à l'unanimité, mais les autres pays de l'UE ne voulaient surtout pas lui donner de telles occasions de blocage. La proposition mise sur la table par l'UE était d'organiser un débat annuel au niveau des chefs d'Etat ou de gouvernement, sans possibilité de veto.

Les sujets à l'ordre du jour restent encore nombreux, à Bruxelles. Le dossier agricole devrait certainement être abordé. Quelque 1.300 tracteurs ont convergé dans un concert de klaxons, jusque Bruxelles. Dans la matinée, les manifestants faisaient face à la police devant le Parlement européen, où des pneus ont été incendiés et une statue déboulonnée, à proximité des lieux du sommet.

En France, le Premier ministre, Gabriel Attal a pris la parole pour répondre à la colère agricole, ce jeudi vers midi. Après plusieurs annonces, les syndicats majoritaires dans l'Hexagone ont fait part de leur intention de cesser le mouvement social.

(Avec AFP)

Commentaires 27
à écrit le 02/02/2024 à 10:19
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Non seulement l'Europe fédérale n'a aucune légitimité démocratique, les peuples ayant voté contre. Mais en plus, elle nous implique et dépense notre argent dans une guerre qui ne nous concerne pas. Sans parler de son idéologie oligarchique qu'elle no...

à écrit le 01/02/2024 à 19:32
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C’est une excellente nouvelle, cette action est importante, pleinement en ligne avec les objectifs politiques poursuivis par la France, d’unification politique de l’Europe. En tant que français, je ne peux que m’en réjouir. Ce chemin est poursuivi a...

à écrit le 01/02/2024 à 15:54
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Ces Etats-Unis d'Europe qui ont pour nom l'UE avancent comme le Titanic ! Des tractations de bas niveau et des pressions indignes sur la Hongrie pour faire accepter l'inacceptable : la poursuite de la guerre. Au nom de quels intérêts agissent le ha...

le 01/02/2024 à 17:58
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Essayez donc de négocier avec Poutine ! S'il n'avait pas envahi l'Ukraine il n'y aurait pas de morts.

le 01/02/2024 à 19:45
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Cher Marc469, Il vous faut revoir vos sources d'information. La Russie (qui ne s'appelle pas Poutine) a tenté de négocier pendant 7 ans. En outre, la guerre dans le Dombass a fait officiellement entre 15 et 20 000 morts entre 2014 et 2021 (sans pa...

le 01/02/2024 à 20:40
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@Christophe-34 A qui la faute, qui a agressé son voisin en 2014? Les Faucons du Kremlin et l'église orthodoxe russe avaient déjà un discours ultranationalistes avant 2014. Créés en 2014, les mercenaires Wagner, subventionnés par la Fédération, et ...

à écrit le 01/02/2024 à 14:55
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Bon, l afp n arien dit mais reuter a donné quelques infos sur l acceptation des demandes de la Hongrie. Apparemment le citoyen Européen n a pas besoin de le savoir.

à écrit le 01/02/2024 à 14:32
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Vlad : je m'en balance, mon économie pète la super forme. Taux directeurs, banques centrales : Fédération de Russie : 16%. UE : 4% R-U : 5,25% Norvège 4,5% Etats-Unis 5,25 à 5,5% Canada : 5% Australie: 4,35% Trouvez l'erreur?

à écrit le 01/02/2024 à 14:24
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Ukraine 50 milliards, l'agriculture 80 millions ??

à écrit le 01/02/2024 à 14:22
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a ceux qui critiquent sur ou trouver l argent je signale que l Europe avait trouvé plus de 750 milliards d euros pour la crise covid dont beaucoup de français avaient bénéficiés .ce plan global avoisine 2800 milliards d euros pour l après Covid . c...

le 01/02/2024 à 23:57
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Enfin, bon, là, ça s’est passé dans l’autre sens. Orban a signé le plan Ukrainien parce que les fonds européens bloqués par les activistes LGBT ont finalement été débloqués. Ça interroge beaucoup sur les priorités politiques de nos représentants à l...

à écrit le 01/02/2024 à 14:11
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Tout ces milliards d'euros donnés à fond perdu à l'Ukraine me laisse perplexe. 1 Au regard de la corruption endémique en Ukraine on peut se demander où va cet argent. 2 Une possible élection de D Trump en novembre signifiera inévitablement la fin d...

le 01/02/2024 à 18:02
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En somme vous êtes pour la fin de l'Ukraine. En ce cas vous croyez que Poutine s'arrêtera à l'Ukraine ?

le 01/02/2024 à 19:13
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@marc469. Entre la fin de l'Ukraine qui a choisi son destin en 2013/2014 et la fin de la France, je préfère encore choisir l'annexion totale de l'Ukraine à la Russie. Vous avez une fâcheuse tendance à oublier que Poutine (et avec lui la Russie) était...

à écrit le 01/02/2024 à 13:57
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Si vous voulez sauver l'Ukraine permettait lui de devenir la Suisse de l'Est ! ,-)

le 01/02/2024 à 19:46
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La "Suisse ukrainienne " c’était les accords de Minsk 2 en 2015. Sauf qu Merkel, Hollande er Porochenko ont avoué qu’ils n’avaient aucune intention de les faire appliquer. Ces responsables ont du sang sur les mains !

à écrit le 01/02/2024 à 13:38
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"les 27 de l'UE sont (déjà) parvenus à un accord" Parvenu est le mot qui convient : Personne qui s'est élevée à une condition supérieure sans en acquérir les manières.

à écrit le 01/02/2024 à 13:32
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"Soutien à l'Ukraine " Hier : Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a avoué que l'Europe ne fournira que la moitié du million d'obus promis à l'Ukraine d'ici mars.

à écrit le 01/02/2024 à 13:31
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50 milliards gaspillés. L'Ukraine ne récupérera jamais les territoires perdus. Il serait plus efficace de négocier la paix avec la Russie, et de laisser l'Ukraine neutre (ni dans l'Union Européenne, ni dans l'OTAN).

le 01/02/2024 à 18:03
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Poutine ne veut pas négocier.

à écrit le 01/02/2024 à 13:15
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L'europe va exploser. Sa fin est proche et c'est tant mieux.

à écrit le 01/02/2024 à 13:05
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Mais où trouve t'on tout et argent ? L'occident fabrique t'il l'argent ? Qui va payer ? Faut il investir en dehors de l'Europe pour sauver nos enfants ?

le 01/02/2024 à 13:16
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@Azerty - L'argent? Il est magique ! Créé ex nihilo par les banques avec la caution de Banques Centrales.

à écrit le 01/02/2024 à 12:30
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Des milliards pour l'Ukraine (je ne dis pas qu'il ne faut pas la soutenir), mais on ne trouve pas d'argent pour nos agriculteurs, livrés à une destructrice concurrence sans règle ...

à écrit le 01/02/2024 à 11:41
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Scholz ne peut pas s'afficher clairement contre la Hongrie, premier sous-traitant de l'Allemagne.

le 01/02/2024 à 13:12
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@Alain d Cela dépend si vous vous considérez comme un rival ou un partenaire en Europe. La rivalité entre les peuples européens a causé beaucoup de tort et de souffrance dans le passé. Le partenariat pourrait garantir la paix et créer des avantages ...

le 01/02/2024 à 14:16
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Oui, d'ailleurs en novembre dernier j'avais soutenu a un ami que l'affaire serait réglée en février, et que je n'avais pas d'inquiétude pour ces 50 Md. La Hongrie sans l'UE serait très mal, Allemagne et Hongrie sont très-interdépendants. Orban tent...

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