PODCAST Voiture électrique : quelle est la recette du succès norvégien ?

Par Philippe Mabille  |   |  465  mots
(Crédits : ERIC GAILLARD)
HISTOIRES ECONOMIQUES. En Norvège, une voiture sur cinq est désormais électrique. Est-ce un record mondial ? Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.


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Ah la Norvège, ses Fjords, ses rennes, son père Noël ! Ce pays de moins de 5,5 millions  d'habitants, est en effet devenu en une grosse décennie le champion du monde du verdissement de son parc automobile. La part des véhicules électriques a mis dix ans pour passer de 0% à 10%. Elle vient de doubler en trois ans, soit en effet 1 véhicule sur cinq en circulation. A titre de comparaison, la France en est à moins de 1 pour cent.

Aujourd'hui, 80% des immatriculations neuves en Norvège sont des modèles électrifiés, à batteries, hybrides ou à hydrogène. Le cap des 30% du parc en électrique serait atteint dans les deux ans.

Quelle est la recette du succès norvégien ?

Un cap clair et ambitieux plus des subventions simples et très généreuses. La Norvège s'est fixé très vite l'objectif que toutes les voitures neuves soient « zéro émission » en 2025, dix ans plus tôt que l'Union européenne qui vient seulement de décider un couperet en 2035.

Les voitures propres bénéficient de multiples avantages : exemption de toutes taxes, notamment la TVA, prix réduits pour les parkings et les péages, autorisation d'utiliser les couloirs de bus : le coût élevé de ces véhicules est plus vite rentabilisé. Au point que les avantages seront réservés en 2023 aux voitures coûtant moins de 47.000 euros.
La limite de l'exercice : on n'est pas encore passé au stade industriel et à la voiture de Mr et Mme tout-le-monde.

En France, nous en sommes très loin !

Seulement 1% du parc, qui est beaucoup plus gros (plus de 30 millions de voitures à changer), même si les ventes progressent grâce à la hausse des prix de l'essence et des subventions (7000 euros désormais) : un déclic s'est opéré dans les esprits, mais pas encore dans les concessions automobiles. Il y a deux blocages à lever : les infrastructures, car il n'y a pas assez de bornes de recharge rapides pour massifier le marché. Et le prix très élevé des voitures, c'est-à-dire des batteries.

C'est pourquoi Emmanuel Macron veut la voiture électrique en location pour 100 euros par mois pour les ménages les plus modestes, une façon de rendre acceptables les réglementations plus strictes qui vont progressivement empêcher les voitures thermiques d'entrer dans les villes. Le risque : se voir envahi par des voitures électriques chinoises.

Pour être souveraine, la France doit impérativement se doter d'une filière complète de production et de recyclage des batteries. Et produire plus d'électricité verte, sinon le bilan carbone ne sera pas net zéro. Enfin, il faut que les constructeurs français s'y mettent vraiment et pas à reculons car la concurrence sera rude.

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