PODCAST EPR et ENR, les deux mamelles de la France industrielle

HISTOIRES ECONOMIQUES. Les députés viennent de commencer l'examen du projet de loi d'accélération des énergies renouvelables. Un texte essentiel, on risque de s'en apercevoir avec les probables coupures de courant dans l'hiver. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : Reuters)


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Les Français vont regretter le retard pris dans la construction de nouvelles éoliennes sur terre ou en mer et de parcs solaires. Nous n'en sommes qu'à 19% du mix total. Soit la moitié de l'ambition affichée par Emmanuel Macron de doubler la part des ENR en 2030.

Que prévoit la loi pour combler ce retard ?

« Il faut 14 autorisations pour implanter une usine solaire en France » a dénoncé le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné devant une commission d'enquête sur l'indépendance énergétique de la France. Pour accélérer, le gouvernement veut limiter les recours et permettre un meilleur partage de la valeur avec les populations et les entreprises locales, pour leur faire bénéficier d'économies sur leurs factures en cas d'installation sur le territoire d'éoliennes ou de panneaux solaires.

Au sein de la classe politique, la droite LR est vent debout contre ce texte

Les Républicains n'aiment pas beaucoup les éoliennes, même s'ils ont voté le texte au Sénat. La Ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher négocie donc avec la gauche et les écologistes, ce qui n'est pas simple puisqu'un deuxième texte sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires doit suivre.
LR réclame un droit de veto des maires, ce qui reviendrait à bloquer tous les projets. La droite veut aussi cantonner à au moins 40 km des côtes les éoliennes en mer pour protéger les pêcheurs et la biodiversité. Plus c'est loin, plus c'est cher !

L'enjeu, c'est notre souveraineté énergétique

Nous devons impérativement reconstruire l'indépendance énergétique du pays mise à mal par le vieillissement du parc nucléaire. En attendant de retrouver la pleine capacité des réacteurs en maintenance, nous en sommes réduits à rallumer une vieille centrale à charbon à Saint Avold en Moselle. Pas très brillant pour le pays de l'Accord de Paris !
C'est aussi une catastrophe pour la réindustrialisation de la France, alors que l'implantation de nouvelles usines dépend désormais plus du prix de l'énergie que du coût du travail.

On a beaucoup parlé du plan de relance protectionniste des États-Unis. Mais on a moins souligné le danger d'une Amérique qui paye son énergie 4 à 5 fois moins cher que nous. Si nous ne nous réveillons pas, nous serons demain non seulement dépendants du gaz de schiste américain mais nous risquons aussi de perdre ce qui reste de notre industrie. Notre avenir énergétique, ce sera des ENR et des EPR ou bien le déclin.

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Philippe Mabille
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