Ces Français prêts à déménager en cas de déception à la présidentielle

Par Alice Cassoulat  |   |  648  mots
« Dans les faits, nombreux sont ceux qui se ravisent une fois le moment venu. Ils ont leurs attaches, leur famille, leur maison et ces éléments pèsent souvent plus lourds dans la balance que la volonté initiale de quitter le pays », tempère Laurent Lacour, Directeur Général de Démépool Déménagement.
Environ 20% des Français partiraient si le verdict de l'élection présidentielle ne leur convenait pas en mai prochain, selon un sondage. Les jeunes seraient les plus enclins à partir.

Partir ou rester : les Français sont dans le doute à quelques semaines de l'élection présidentielle. Environ 20% d'entre eux partiraient si le résultat du 7 mai 2017 ne leur convenait pas, selon un sondage de YouGov France réalisé pour Démépool Déménagement*. Parmi les sondés : 8% affirment envisager de s'expatrier et 12% répondent "envisager plutôt de déménager". Ce sentiment est particulièrement prononcé chez les plus jeunes et ceux qui démarrent leur vie professionnelle. A l'inverse, il n'est pas partagé par les Français de plus de 55 ans dont 58 % "n'envisagent pas du tout un déménagement", selon l'enquête.

Les trente dernières années en France sont marquées par de plus en plus de départs, notamment depuis 2013. Le nombre d'expatriés atteint aujourd'hui plus de 2 millions de personnes. D'après l'Insee, « en 2013, 80 % des départs à l'étranger de personnes nées en France surviennent entre 18 et 29 ans ». Ces départs, motivés par la perspective d'emplois ou d'une meilleure vie à l'étranger semblent persister aujourd'hui.

"Les Français ont à cœur d'avoir une politique gouvernementale qui leur correspond et les représente. Quand il y a menace que ce ne soit pas le cas, ils en viennent à s'interroger réellement à propos de leur avenir dans le pays", explique Laurent Lacour, Directeur Général de Démépool Déménagement.

Nostalgiques de la Sécu

La sondage reflète aussi l'incertitude de cette campagne présidentielle avec 10 % de Français qui ne savent toujours pas quoi prévoir et qui décideront de partir ou de rester une fois les résultats sortis.

"En tant que déménageurs présents sur le territoire depuis plus de 40 ans, nous avons pu observer ces doutes chez nos clients pendant ces périodes particulières que sont les élections présidentielles", confirme Laurent Lacour, directeur général de Démépool Déménagement.

En cas de départ, les Français regretteraient en premier lieu la Sécurité sociale (26% d'entre eux), mais aussi le paysage et le patrimoine culturel de leur pays (24%), ainsi que le vin et les bons plats du terroir (23%).

Des départs qui inquiètent la France

Reste que ces réponses déclaratives inquiètent car l'expatriation française augmente fortement depuis 20 ans. Lors d'un discours au Medef, le candidat Les Républicains François Fillon s'était notamment étendu sur ce problème de l'expatriation française. D'après lui, "pour valoriser l'excellence française, il n'y a qu'une solution, c'est de faire en sorte que les gens aient envie de rester en France. Et pour rester en France, il faut qu'ils gagnent leur vie et qu'ils ne payent pas trop d'impôts. Le reste, c'est du vent".

Il s'est également montré compréhensif face à la frustration des Français qui décident de partir à cause des impôts trop élevés :

"On est un pays formidable, où l'on vit bien, où l'on mange bien, où il y a un patrimoine culturel, un climat exceptionnel, une histoire... Mais à la fin, il faut pouvoir conserver un peu plus de la moitié de ce qu'on gagne, des efforts qu'on a fait pour réussir."

Les jeunes diplômés les plus qualifiés sont très prisés des entreprises à l'international. Reste à savoir si la France prendra en 2017 des mesures nécessaires pour retenir ses "talents".

Du reste, lorsqu'il s'agit de l'expatriation de leurs hommes et de leurs femmes politiques, les Français sont beaucoup plus enclins à des départs. Toujours selon le sondage de YouGov, 4 Français sur 10 souhaiteraient voir partir les candidats à l'élection présidentielle. Sans surprise, la campagne électorale a fait baisser l'estime de pratiquement la moitié des Français envers leurs élus...

* Sondage réalisé entre le 22 et 23 mars 2017 sur un échantillon de plus de 1.000 Français.