Journal de campagne : Dati étripe NKM et Sarkozy continue d'étriller Bayrou...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  773  mots
Rachida Dati, maire "Les Républicains" du 7e arrondissement de Paris, accuse Nathalie Kosciusko-Morizet d'utiliser des "méthodes de barbouze" à son encontre pour essayer "de la tuer" (politiquement). Pour elle, NKM n'a plus sa place dans la primaire.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui: règlement de comptes entre Dati et NKM, Sarkozy continue sa charge contre Bayrou, Mélenchon et les communistes...

Alain Juppé a passé une partie de son week-end sur les terres corréziennes de Jacques Chirac... et de François Hollande. Accompagné par Claude Chirac, la fille de l'ancien président qui lui a accordé son soutien, le maire de Bordeaux s'est employé à capter l'héritage chiraquien. Il a insisté sur le lien « quasi filial » qui le rattachait à Jacques Chirac dont il fût le premier ministre. Mais Alain Juppé a surtout appelé à la mobilisation des électeurs pour qu'ils aillent voter à la primaire les 20 et 27 novembre prochains. Un appel qu'il a réitéré dimanche soir lors de son passage au « 20 heures » de TF1 : Il faut le répéter, la primaire, c'est le 20 et le 27 novembre. Il faut expliquer pourquoi et comment. Il y a encore un très gros travail d'information à faire. Il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas comment ça va se passer. Qui pensent qu'il faut la carte du parti. Qui ne savent pas où est leur bureau de vote... Donc on a 15 jours de travail. Tous mes comités de soutien sont mobilisés ».

La guerre Dati/NKM

Pendant ce temps-là, Rachida Dati, soutien de Nicolas Sarkozy, réglait ses comptes avec Nathalie Kosciusko Morizet. Intervenant dimanche dans le cadre de l'émission « BFM politique » », la maire du VIIe arrondissement Rachida Dati a demandé de mettre « hors-jeu » Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite, après la révélation d'une correspondance entre cette dernière et l'ancien chef du renseignement, Bernard Squarcini.

 De fait, vendredi 4 novembre, Le Monde a révélé une conversation datant du printemps 2013 entre Squarcini - qui était sur écoute - et NKM : « Bon, allez, tu me tues Rachida et Fillon. (...) Parce que Rachida, on n'en veut plus. (...) Basta crapoto », réclame Squarcini. Nathalie Kosciusko-Morizet répond : « Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c'est d'éteindre ». Suit une bordée d'injures sur la vie privée de Rachida Dati, « C'est vraiment une... », lâche alors NKM, sans finir son propos.

« Madame Kosciusko-Morizet, elle fait genre je suis libre, je suis impertinente, je suis courageuse », a dénoncé Rachida Dati, poursuivant, furieuse, « ce sont des méthodes de barbouzes utilisées avec un barbouze pour essayer de me tuer je cite ».

« C'est grave: on a utilisé le patron du renseignement pour tuer un adversaire politique, enquêter sur ma vie privée, on a fait suivre ma petite fille », s'est-elle indignée...« La classe politique doit la mettre hors-jeu, elle doit la mettre à l'index, elle doit lui demander des comptes », s'est encore exclamée l'eurodéputée, outrée. « C'est tout à fait choquant qu'une responsable politique et le patron des renseignements utilisent les moyens de l'État pour tuer un adversaire politique ».

 Et de conclure : « Madame Kosciusko-Morizet a demandé l'exclusion de Jean-Frédéric Poisson pour des propos dont il s'est excusé, mais elle a encore sa place dans la primaire ? Je (le) demande à la haute autorité »

 De son côté, Interrogée dimanche, sur France 3, sur les révélations du Monde, Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré ne pas se souvenir « précisément » de cette conversation, intervenue alors qu'elle briguait la mairie de Paris. Ambiance...

Nicolas Sarkozy continue de pilonner Bayrou

Quant à Nicolas Sarkozy il a continué Dimanche à « charger » François Bayrou, le président du MoDem. Il a expliqué sur France 3 qu'il "se battra" pour que son parti Les Républicains dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale s'il est élu président, afin d'éviter que son action soit "prise en otage" par François Bayrou. "On ne peut pas passer un contrat de gouvernement avec une force politique qui ne serait pas complètement engagée à nos côtés ». Selon lui, "François Hollande est pris en otage par les écologistes, les frondeurs, l'extrême gauche".

Mélenchon joue l'indifférence face aux communistes

Jean-Luc Mélenchon a déposé un billet sur son blog où il estime ne pas avoir à commenter la décision de la conférence nationale du Parti communiste qui a voté à 55% pour une candidature communiste à la présidentielle plutôt que de le soutenir, comme le souhaitait pourtant le secrétaire national Pierre Laurent. Les militants communistes auront le dernier mot puisqu'ils sont appelés à voter entre le 24 et le 26 novembre sur l'attitude à avoir face à l'échéance de la présidentielle.

Et aussi,

C'est ce 7 novembre au soir que l'on saura qui des deux eurodéputés Europe-Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot et Michèle Rivasi, les deux finalistes de la primaire des écologistes, sortira vainqueur pour porter les couleurs du parti à la présidentielle.