Manuel Valls, candidat à la présidence, se pose déjà en rassembleur

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  447  mots
Manuel Valls refuse l'idée que la gauche soit disqualifiée pour l'élection présidentielle de 2017 et appelle au sursaut.
Manuel Valls, depuis la mairie d'Evry, a officiellement annoncé qu'il était candidat à la présidence de la République. Il quittera mardi 6 novembre ses fonctions de Premier ministre. Il appelle au rassemblement de la gauche.

C'est fait, Manuel Vall a annoncé sa candidature à la présidence de la République... sans d'ailleurs à une seule reprise faire allusion à la primaire de la gauche. Il quittera demain mardi 6 décembre ses fonctions de Premier ministre.

Réconcilier la gauche

Immédiatement, le futur ex-Premier ministre a posé les axes de sa campagne: la réconciliation de la gauche et le redressement de la France. Manuel Valls n'a pas le choix, après avoir théorisé le concept des "gauches irréconciliables", il se doit maintenant de se poser en "conciliateur voire réconciliateur", reconnaissant au passage "avoir eu des mots durs". Il jure d'ailleurs de "faire des efforts"...

Mais, Manuel Valls veut manifestement faire table rase du passé. Retrouvant à l'occasion de son discours des intonations socialistes... oubliées depuis longtemps. Il a ainsi promis de défendre la sécurité sociale, les fonctionnaires, l'âge de la retraite, etc. face aux velléités de François Fillon, le candidat de la droite.

Astucieusement, Manuel Valls a aussi rendu hommage à François Hollande, disant sa "fierté" d'avoir été associé à plusieurs réformes... Façon d'assumer une partie du bilan, pour séduire les soutiens de François Hollande. D'ailleurs, tout de suite, Manuel Valls prend soin de dire "qu'il n'a jamais cédé à l'individualisme et qu'il n' pas quitté le collectif". Un message, pour signifier qu'il n'a pas trahi le président et que, LUI, n'est pas parti... Une allusion qui vise clairement Emmanuel Macron.

Valls "oublie" la primaire de la gauche

Reste que les événements de ces dernières semaines, et notamment les déclarations de Manuel Valls au JDD n'excluant pas de se présenter contre François Hollande à la primaire (si celui-ci avait été candidat), ne peuvent pas être oubliées par les soutiens de François Hollande qui ne vont peut-être pas se rallier aussi facilement à l'ancien Premier ministre. Reste aussi qu'il est peut-être un peu court de la part de Manuel Valls d'exprimer quelques regrets sur son attitude passée. Nombreux sont ceux qui n'oublieront pas les recours au "49-3" sur les lois Macron et Travail et le fait que Benoit Hamon et Arnaud Montebourg aient été "virés" du gouvernement, etc.

Surtout, cette façon qu'a eu l'ex Premier ministre de "zaper" la primaire socialiste et de se poser en candidat quasi "naturel" de toute la famille socialiste directement à la présidence de la République a dû passablement énerver au PS. Car, pour l'instant, Manuel Valls n'ait candidat qu'a la seule primaire...

Quant à son slogan "faire gagner tout ce qui nous rassemble"... pas sûr que le grand public y soit très sensible.