Présidentielle 2017 : Montebourg défend les 35 heures et Le Pen "casse" Fillon, qui attaque...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  585  mots
Pour Marine Le Pen (FN): "il y a un tassement de la campagne Fillon, il est embourbé dans un programme extrêmement brutal pour les Français"
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Montebourg pour un plan d'investissement écologique de 100 milliards d'euros; Le Pen nie toute dynamique Fillon et ce dernier tape sur la gauche...

Le parti socialiste a mis en ligne sur son site la carte permettant de localiser les 7.530 bureaux de vote qui seront ouverts les 22 et 29 janvier pour la primaire de la « belle alliance populaire » (le PS et ses alliés) en France et dans les DOM. A l'instar de la primaire de la droite de novembre dernier, il s'agit d'une « primaire ouverte », chaque électeur peut donc participer au scrutin dès lors qu'il verse un euro à chacun des deux tours.

Montebourg pour un plan d'investissement écologique à 100 milliards

Arnaud Montebourg, dans une longue interview au quotidien Libération daté du 10 janvier présente son programme, notamment sur les questions économiques.

Il défend l'idée d'une « relance écologique et de l'écologie populaire ». Celle-ci passerait par "un plan d'investissement public-privé de 100 milliards d'euros sur cinq ans. Soit chaque année 4 milliards d'argent public et 16 milliards d'argent privé". Pour lui, quatre objectifs seraient visés : "Respecter les accords de Paris, créer des emplois partout dans l'artisanat et les boites du BTP, réduire considérablement le déficit commercial sur la facture pétrolière et enfin redonner du pouvoir d'achat aux Français, qui vont économiser sur leur facture d'énergie."

Sur la question du temps de travail le candidat à la primaire avance que:

"La question du temps de travail est une tendance historique inéluctable. Pour moi, nous n'en sommes même pas en France à appliquer les 35 heures. Car on travaille 39,2 heures en moyenne. Les Allemands sont en dessous. Donc, quand François Fillon dit vouloir les démanteler, il s'attaque au pouvoir d'achat, parce que les 35 heures, c'est la majoration des heures supplémentaires. C'est pourquoi je suis pour l'abrogation de la loi El Khomri."

En revanche, Arnaud Montebourg se dit prêt "à laisser une chance" à la loi Macron sur le travail du dimanche pour "voir ce qu'il se passe".

Sur les travailleurs « ubérisés ». Arnaud Montebourg avance ses solutions. Soit, ces travailleurs veulent être des indépendants "alors il faudra que les plateformes numériques ouvrent leur capital". Soit ils veulent être salariés. Alors "il va falloir appliquer la loi. Il n'y a pas de raison que les commissions prélevées de plus en plus durement sur ceux qui travaillent bénéficient au capital et pas au travail".

Le Pen estime que Fillon "se tasse"...

Marine Le Pen tape dur sur François Fillon. Interrogée ce 10 janvier sur France 2, la présidente du Front National a jugé "choquant" et "opportuniste" François Fillon qui s'était dit "chrétien" et "gaulliste" pour expliquer certains choix politiques. Marine Le Pen a par ailleurs estimé qu'il n'y avait "aucune dynamique Fillon".

"Vous pourrez le répéter 30 fois, il n'y aura pas de dynamique, il y a un tassement de la campagne Fillon, il est embourbé dans un programme extrêmement brutal pour les Français, et embourbé dans des équipes qui manifestement n'arrivent pas à travailler ensemble car personne ne pense la même chose."

... et Fillon tape sur la gauche

François Fillon, justement, qui présentait ses vœux ce 10 janvier, s'est voulu très offensif. Il a estimé que "ce quinquennat médiocre nous a affaiblis et que Hollande et ses camarades socialistes n'avaient aucune leçon à donner à l'opposition". Fustigeant les projet des candidats à la primaire de la gauche, il a lancé : "A gauche, c'est la course à celui qui dépensera le plus, qui réformera le moins et qui promettra le beurre et l'argent du beurre".