Présidentielle 2017 : Fillon précise sa méthode pour supprimer les 35 heures

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  412  mots
François Fillon a précisé devant la CFDT sa méthode pour supprimer les 35 heures. Pour les entreprises qui n'auront pas conclu d'accord sur la durée du travail, il fixera une "durée de référence" qui déclenchera le mécanisme des heures supplémentaires.
Intervenant devant la CFDT, François Fillon a précisé que les entreprises auraient 18 mois pour négocier des accords sur la durée du travail. Ensuite, pour celles qui n’auront pas conclu d'accord, il fixera une "durée de référence" qui servira de déclenchement aux heures supplémentaires.

On le sait, le candidat François Fillon veut supprimer la référence à la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires. Intervenant devant la CFDT, qui avait invité tous les candidats à passer un "grand oral" sur la question du travail, François Fillon a détaillé sa méthode.

Jusqu'à 18 mois pour négocier

Pour remettre en cause les 35 heures, il donnerait aux entreprises entre "un an et dix-huit mois" pour négocier des accords sur le temps de travail, avant de fixer une "durée de référence" - seuil de déclenchement des heures supplémentaires -  qui s'appliquerait à celles qui n'auraient pas trouvé d'accord, a-t-il détaillé ce  jeudi 16 mars.

François Fillon a précisé que pendant ce délai, les entreprises qui ne souhaitent pas négocier "restent aux 35 heures, elles restent sur la base des accords existants".

Puis, "au bout d'un an ou dix-huit mois, on tire les enseignements des négociations qui ont eu lieu et, à partir de ces négociations, on fixe une durée de référence pour toutes les entreprises où il n'y a pas d'accord" et "les entreprises nouvelles", a-t-il poursuivi.

Nouveauté, Fillon évoque une "durée de référence" pour déclencher les heures supplémentaires

Cette "durée de référence" sera "la durée moyenne des accords qui auront été négociés", a-t-il indiqué. C'est une nouveauté car dans son projet, François Fillon ne parlait pas de "durée de référence" pour le secteur privée, il évoquait simplement la durée maximum de 48 heures fixée par les règles européennes. En revanche, François Fillon prônait un retour aux 39 heures pour les fonctionnaires.

Il a également indiqué que sa réforme ne permettra pas "de diminution du Smic horaire" et "de baisse de salaire pour des salariés qui sont à 39 heures qui font des heures supplémentaires". Une précision ambigüe, car si un accord d'entreprise précise qu'à l'avenir le seuil de déclenchement des heures supplémentaires se situera à 37 heures et non plus au-delà de 35 heures de travail, la rémunération des salariés effectuant actuellement 39 heures sera automatiquement impactée et revue à la baisse. Sauf à imaginer qu'il sera fait une différence entre les salariés qui effectuaient déjà des "heures sup" avant le nouvel accord et les autres qui en feront postérieurement... Compliqué.

(avec AFP)