Présidentielle 2017  : Valls accuse les frondeurs sur le 49.3 et recadre les fillonistes

Par Mathias Thépot  |   |  687  mots
Manuel Valls était l'invité de « L'Emission politique » sur France 2 jeudi soir.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui: Valls se justifie sur le 49.3 et Mélenchon qui questionne l'utilité d'un candidat PS à la présidentielle.

Jeudi soir, le candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls était l'invité de « L'Emission politique » sur France 2. Il y a justifié son revirement sur la question du 49.3, qu'il souhaite désormais supprimer, alors qu'il l'a utilisé à deux reprises en tant que Premier ministre pour faire adopter, sans vote du parlement, la loi Travail et la loi Macron. Sur France 2, il a, du reste, affirmé qu'on lui avait «imposé le 49.3 ». Il rejette en en effet la responsabilité de ce passage en force sur la cinquantaine de député PS « frondeurs » qui refusaient de voter les textes concernés en l'état. « J'ai obtenu l'accord de la très grande majorité des parlementaires socialistes (...), l'accord des syndicats réformistes comme la CFDT et la CFTC mais je n'ai pas trouvé le soutien d'une cinquantaine de députés socialistes », a avancé Manuel Valls. Une manière assez baroque de se dédouaner de l'utilisation du très impopulaire article constitutionnel.

Valls, le Virenque de la politique ?

Sans surprise, le revirement de Manuel Valls a provoqué de vives réactions du côté de l'opposition. Le secrétaire général adjoint des Républicains Gérard Darmanin a notamment défini Manuel Valls comme « le Richard Virenque de la politique ». « Il a tout fait à l'insu de son plein gré », a-t-il ironisé.

Jeudi soir, Manuel Valls s'est en revanche retrouvé plus à son avantage lorsqu'il a débattu avec le député LR des Hauts-de-Seine Thierry Solère sur le programme de François Fillon. Face à l'organisateur de la primaire de la droite, Manuel Valls a ainsi pu fustiger les propositions de réformes du modèle social français du candidat LR : « Le projet de François Fillon, c'est de mettre plus d'inégalités. C'est une question importante qui porte sur notre modèle républicain, sur notre modèle social. Quand on veut mettre en cause la Sécurité sociale, on veut mettre en cause un des fondements de notre société, on a deux visions très différentes de la société », a expliqué l'ancien Premier ministre, beaucoup plus à l'aise que sur le sujet du 49.3.

Mélenchon questionne la candidature PS

Dans le Monde de jeudi, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a de son côté questionné l'utilité d'une candidature du parti socialiste à l'élection présidentielle. «  A quoi bon un candidat du Parti socialiste ? », s'interroge-t-il. « Jusqu'à présent, l'ultime justification du candidat socialiste, c'était d'être en tête dans les sondages. Il se présentait alors comme le vote utile ». Mais, « actuellement, le PS est en troisième position derrière Emmanuel Macron et moi-même. Dans ces conditions, sans projet et sans avantage électoral, à quoi bon un candidat du PS ? En réalité, le vrai choix des électeurs du PS, c'est de trancher entre l'orientation gouvernementale amplifiée, telle que la porte Emmanuel Macron, et la tradition de l'humanisme émancipateur de la famille culturelle que j'incarne.» Par ailleurs, toujours selon Jean-Luc Mélenchon, « la légitimité de la candidature PS, c'était celle du président sortant qui, faisant valoir son bilan, aurait proposé de le corriger ou de l'amplifier. Faute de bilan, il aurait pu y avoir comme alternative un projet ou un programme du PS.  Mais lui-même a renoncé à en avoir un », a-t-il déploré.

Pinel présente son programme

L'ancienne ministre du Logement Sylvia Pinel a quant à elle présenté son programme pour la primaire de la gauche. Si elle assume être très proche de la ligne défendue par Manuel Valls, la présidente du parti radical de gauche (PRG) a tout de même souhaité se présenter à la primaire qui se déroulera les 22 et 29 janvier. Elle est pour l'instant créditée de 2 % des intentions de vote selon un sondage. Parmi ces propositions phares : la suppression le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), la baisse de l'impôt sur les sociétés à 20%, la légalisation du cannabis, l'école obligatoire à partir de 3 ans, et le droit de vote aux étrangers pour les élections locales et nationales.