Primaire de la gauche : le ton monte entre Valls et Hamon

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  647  mots
Entre Benoît Hamon et Manuel Valls, le deux finalistes de la primaire organisée par le Parti socialiste, le ton monte entre les deux tours. Manuel Valls, surtout, ne ménage pas ses piques.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Hamon et surtout Valls ne ménagent pas leurs coups.

Avant le débat qui va les opposer mercredi 25 janvier à 21 heures sur TF1, France 2 et France Inter, Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire organisée par « La belle alliance populaire » s'affrontent, parfois durement, à travers les ondes. Manifestement, Manuel Valls a décidé de frapper fort pour tenter de combler son retard et séduire de nouveaux électeurs.

Valls ne veut plus dire s'il soutiendra Hamon

L'ancien Premier ministre, ne voulant surtout pas endosser le costume du perdant a refusé sur France Info, de se prononcer sur la question de savoir s'il soutiendrait Benoît Hamon si celui-ci sortait vainqueur de la primaire :

"Je ne répondrai pas à cette question parce que j'en vois tous les pièges. J'attends dimanche et je fais campagne pour gagner." Et d'ajouter : "J'ai déjà dit que les règles de la primaire seraient respectées, j'ai fait la démonstration suffisamment de fois que je respectais les règles. Vous êtes dimanche soir, nous sommes mardi, je respecterai les personnes et le candidat mais je veux de la clarté."

Manuel Vall, intervenant lundi 23 janvier au « JT » de TF1 a également lancé à propos du programme économique de Benoît Hamon : "Il est le chantre de la fin du travail", à propos de l'idée de revenu universel chère à son opposant ; "ça va se traduire par plus d'impôts et la ruine de notre budget", alors que lui défend le "sérieux budgétaire et la société du travail". Sur la laïcité aussi, Manuel Valls juge que Benoit Hamon "est ambigu sur ces questions".

Bien entendu, Benoit Hamon a répliqué. Sur LCI, il a lancé : "Ne pas avoir une vision dévoyée de la laïcité (...). On me fait le procès de quoi ? D'être élu de banlieue [il est député de Trappes, Yvelines, NDLR], d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats autrement que par des mots."

Sur Europe 1, Benoît Hamon a d'ailleurs prié Manuel Valls "de faire attention à ses mots". Le décor est planté pour le débat de mercredi soir...

 Du « Bug » à l'erreur humaine dans le décompte des voix

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça la fiche mal ! Un véritable pataquès s'est produit rue de Solférino, au siège du PS, dans le décompte des voix au premier tour de la primaire dimanche 22 janvier. Lundi 23 au matin, le site internet où sont publiés les résultats affichait environ 350.000 votes supplémentaires par rapport au dimanche soir... Mais, le résultat en pourcentage obtenu par chacun des concurrents, lui, était strictement identique. Ce qui statistiquement parlant s'avère hautement improbable. Après avoir évoqué un « bug » informatique, Christophe Borgel, responsable de l'organisation de la primaire a expliqué qu'il s'agissait en réalité d'une « erreur humaine » :

"Le permanent a mis sur la page du site [...] le nouveau nombre de votants sans chercher à regarder où on en était des résultats. Il n'y a strictement aucune manipulation »

In fine, selon les toutes dernières estimations, il y aurait eu environ 1,6 million de votants. Il n'empêche, un doute s'est installé dans les esprits sur la fiabilité du nombre réel des votants.

Immédiatement, Manuel Valls a demandé que tout soit « irréprochable » pour le second tour du scrutin dimanche 29 janvier.

Et aussi.

 François de Rugy, candidat du parti écologiste à la primaire, qui a obtenu 3,82% des voix au premier tour, a décidé de ne pas choisir un candidat pour le second tour : "Ni Benoît Hamon ni Manuel Valls n'ont apporté des éléments nouveaux pour justifier un éventuel soutien." "Je ne me résous pas aujourd'hui à devoir choisir entre écologie et responsabilité."

 Bernard Kouchner, ancien ministre de François Mitterrand et de Nicolas Sarkozy a décidé d'apporter son soutien à Emmanuel Macron