Alors qu'elle bondit aux États-Unis, l'inflation reste contenue dans la zone euro

Par latribune.fr  |   |  557  mots
L'inflation reste en dessous de notre cible de 2% estime François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. (Crédits : Axel Schmidt)
Dans la zone euro, la hausse des prix reste en dessous de la cible de 2%, selon François Villeroy de Galhau, incitant la Banque centrale européenne à poursuivre sa politique accommodante. Au même moment, de l'autre côté de l'Atlantique, l'accélération de l'inflation n'aboutit pas non plus à un resserrement monétaire prématuré.

Alors que les prix se sont envolés de 5% sur un an en mai aux États-Unis, l'inflation de la zone euro monte mais reste en dessous de la cible de 2%, a estimé vendredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Face à cela, la Banque centrale européenne (BCE) compte maintenir sa politique accommodante.

"L'inflation monte, mais reste en dessous de notre cible de 2% en moyenne (...) Il faut garder le cap, une inflation à moyen terme de 2%", a-t-il déclaré sur Radio Classique.

La BCE maintient sa politique accommodante

Jeudi, la BCE a indiqué que l'inflation devrait atteindre 1,9% en 2021 avant de revenir à 1,5% en 2022. La Banque centrale européenne a ainsi relevé ses prévisions d'inflation en zone euro, en raison de facteurs "temporaires" liés à la reprise économique et à la hausse des prix de l'énergie. Les précédentes estimations de mars faisaient état d'une inflation attendue à 1,5% en 2021, 1,2% en 2022, et 1,4% en 2023.

Toutefois, pour 2023, les prévisions restent inchangées, a indiqué la présidente de l'institution. De plus, Christine Lagarde a souligné que la hausse des prix restait bien inférieure à l'objectif de la banque centrale, soit un taux légèrement inférieur à 2% en rythme annuel.

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La BCE, qui table sur une croissance de 4,6% cette année et de 4,7% l'an prochain pour la zone euro, a aussi annoncé le maintien du soutien massif au crédit et à l'activité.

"La situation européenne est assez différente de la situation américaine. L'inflation sous-jacente est de 0,9% en zone euro. (...) Nous pouvons être au moins aussi patients que la Réserve fédérale américaine car la situation est différente en zone euro", a ajouté François Villeroy de Galhau.

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Une hausse des prix plus marquée aux États-Unis

Aux États-Unis, l'inflation a été tirée notamment par l'augmentation des prix des voitures d'occasion (+7,3%), pour lesquelles la demande reste forte puisque beaucoup d'Américains ont profité du télétravail pour quitter les centres-villes.

De plus, l'économie américaine est marquée par une forte hausse de la demande, alimentée à la fois par la réouverture de l'économie consécutive à la campagne de vaccination à marche forcée, et par les milliers de milliards de dollars injectés dans celle-ci par le gouvernement fédéral. Le déséquilibre entre l'offre et la demande tire les prix à la hausse.

La question est désormais de savoir si cette inflation ne durera que quelques mois, ou beaucoup plus longtemps. La Banque centrale américaine, la Fed, table ainsi sur un retour à la normale, autour de 2%, d'ici à quelques mois.

"Nous continuerons à voir, (...) je pense pendant le reste de l'année, des taux d'inflation plus élevés qui pourraient être d'environ 3%", avait déclaré la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen le 5 juin, invoquant des "facteurs transitoires". "Je ne vois pas cela comme permanent."

Pour ce qui est de la France, "cette année, nous aurons plus de croissance et un peu moins d'inflation", a par ailleurs indiqué le gouverneur de la Banque de France. Laquelle publiera ses prévisions pour l'Hexagone lundi soir, selon ce dernier.

(Avec AFP)