Athènes est proche d'un accord avec les créanciers sur le troisième plan d'aide

Par latribune.fr  |   |  718  mots
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait déclaré jeudi à François Hollande qu'Athènes et ses créanciers "peuvent et doivent" trouver un accord juste après le 15 août. "Les négociations sont dans la dernière ligne droite", avait-il affirmé.
Les discussions entre la Grèce et ses créanciers sur le nouveau programme d'aide de 82 milliards d'euros pourraient aboutir sous 48 heures, selon une source européenne.

Publié le 10/08/2015 à 07:13. Mis à jour le 10/08/2015 à 12:54.

Les discussions sur le nouveau programme d'aide sont "dans la dernière ligne droite". C'est ce qu'a indiqué samedi 8 août le ministre grec de l'Economie, Giorgos Stathakis, avant la reprise des discussions avec la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui avaient duré plus de six heures. Dimanche, les négociations ont démarré à 14H00 heure locale (11H00 GMT) et elles n'étaient toujours pas terminées vers 19H00 GMT.

Les discussions avancent bien et devraient être conclues mardi 11 août, a même expliqué une source européenne à l'AFP. Elle portent à l'heure actuelle sur une liste d'actions prioritaires qu'Athènes s'engage à mettre en œuvre. C'est sur cette base, et une fois que cette liste sera suffisamment fournie et étayée, que le mémorandum, l'accord en vue d'un programme d'aide, pourra être conclu et cela au plus tard mardi, a expliqué cette même source.

    Lire aussi >> Grèce : la vraie nature du troisième mémorandum

"Nous avons besoin d'un accord d'ici mardi et toutes les parties y travaillent", a indiqué une autre source européenne sous couvert d'anonymat.

Vote des députés grecs au plus tard jeudi

Pour rappel, les institutions européennes et le gouvernement grec doivent finaliser une ébauche du troisième programme d'aide, pour un montant de 82 milliards d'euros, en échange d'une série de mesures d'austérité imposées à la Grèce (réformes de l'économie, coupes budgétaires) avant le 20 août, date à laquelle la Grèce doit rembourser 3,4 milliards d'euros à la BCE.

Il reste à se mettre d'accord sur de nombreux points comme l'augmentation de l'impôt de solidarité sur les hauts revenus, ou les taux de TVA sur les cours privés, l'essence destinée aux agriculteurs, ou la viande de bœuf.

Mais aussi sur le sort à réserver - cession à des fonds spécialisés, ou création d'une "bad bank" - aux quelque 90 milliards d'euros de créances douteuses qui encombrent le bilan des fragiles banques du pays.

Une fois validé par Athènes et ses créanciers, le texte doit ensuite être voté par les députés grecs, au plus tard jeudi, puis être présenté aux ministres des Finances de la zone euro, qui pourraient se réunir vendredi pour donner leur feu vert.

Ce scénario ouvrirait la voie à une entrée en vigueur du plan d'aide avant le 20 août.

    Lire aussi >> Grèce : pourquoi le nouveau plan d'aide est déjà un échec

Un accord dès ce lundi ?

"Tous les signes sont en train de pointer vers un accord...qui serait même possiblement atteint aujourd'hui", avait avancé dimanche le journal progouvernement grec Avgi.

Selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, une ébauche de mémorandum d'accord, qui définit les réformes nécessaires pour les trois ans qui viennent, est déjà prête.

"Ni un gouvernement dirigé par Syriza, ni le pays ont un avenir si nous acceptons un troisième mémorandum", a de son côté lâché l'ancien ministre grec de l'Energie, Panagiotis Lafazanis, qui a voté contre ce troisième plan d'aide, lors d'une interview dimanche au journal Avgi.

Pour l'Allemagne, "l'exhaustivité passe avant la rapidité"

De son côté, l'Allemagne a estimé lundi plus important que l'accord actuellement négocié entre la Grèce et ses créanciers sur un troisième programme d'aide soit "exhaustif" plutôt que conclu rapidement.

"Une conclusion rapide des négociations serait souhaitable, mais nous ne devons pas oublier qu'il est question d'un programme de trois ans (...). En conséquence, l'exhaustivité passe avant la rapidité", a déclaré le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, lors d'un point presse régulier du gouvernement.

Le porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, chef de file d'une ligne exigeante à l'égard d'Athènes qui réclame pour la troisième fois depuis 2010 une aide financière à ses voisins européens pour éviter la faillite, a également répété que "la qualité passait avant la vitesse".

Néanmoins,, a toutefois indiqué Jürg Weissgerber, précisant que pour l'heure, aucun document n'avait été présenté.

(Avec AFP)