Brexit : Honda mettra la clef sous la porte de son usine britannique de Swindon en 2021

Par AFP  |   |  437  mots
3.500 poste risquent d'être supprimés. (Crédits : Kieran Doherty)
Le constructeur d'automobiles japonais Honda a annoncé, ce mardi 19 février, sa volonté de mettre fin à l'activité de son usine de Swindon au Royaume-Uni en 2021. Une annonce qui met en péril près de 3.500 emplois et un nouveau coup dur pour le Royaume-Uni sur fond de Brexit difficile.

"C'est une décision terrible pour Swindon et le Royaume-Uni", s'est ému, ce mardi 19 février, le ministre britannique des Entreprises Greg Clarg dans une déclaration publiée peu après l'annonce par Honda de la fermeture prochaine, en 2021, de son usine britannique de Swindon. Pour cause, en confirmant cette information qui circulait depuis lundi, Honda, qui a précisé que son siège européen restera en Grande-Bretagne, met en péril environs 3.500 emplois. Le constructeur japonais justifie cette décision abrupte par le contexte mouvant du marché mondial de l'automobile.

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En dépit du fait que l'annonce tombe en pleine confusion sur les conditions de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, "ce n'est pas le Brexit, mais le choix du principal lieu de production de la prochaine Civic qui a présidé à cette décision", a insisté le directeur général de Honda, Takahiro Hachigo, lors d'une conférence de presse à Tokyo. "Nous ne songeons pas du tout à quitter l'Europe, mais au contraire à y renforcer notre marque" en ayant une structure de production plus adaptée, a-t-il assuré.

Le Brexit nuit à l'attractivité du pays

La décision de fermer le site de Swindon est un nouveau camouflet pour le gouvernement britannique qui se bat pour maintenir l'attractivité du pays malgré le brouillard du Brexit et les inquiétudes des milieux industriels quant à une sortie de l'UE sans accord. Début février, un autre constructeur japonais, Nissan, avait suscité la stupeur en renonçant à produire le crossover X-Trail, dans son usine de Sunderland (nord-est de l'Angleterre), évoquant alors indirectement le Brexit.

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Fin janvier, Airbus avait averti de décisions "très douloureuses" en cas de Brexit sans accord, une mise en garde également exprimée par le Premier ministre nippon, Shinzo Abe. De fait, plusieurs entreprises japonaises de différents secteurs, ont déjà pris des dispositions parfois radicales en raison des craintes liées au flou du Brexit. Quant au secteur de l'automobile au Royaume-Uni, il est aussi secoué par de nombreux défis, avec la désaffection du diesel face à une réglementation plus dure, ou encore le ralentissement du marché chinois.

Le constructeur britannique Jaguar Land Rover avait annoncé en début d'année la suppression de 4.500 emplois soit 10% de ses effectifs. Et l'américain Ford va supprimer plus de 1.000 emplois dans le pays dans le cadre d'une vaste restructuration de ses activités en Europe.