Brexit : les routiers français réclament du temps avant le retour des douanes

Par latribune.fr  |   |  368  mots
"S'il ne faut ne serait-ce que deux minutes pour les formalités douanières, vous imaginez les files d'attente", s'est inquiété à l'AFP la représentante de la FNTR à Bruxelles.
Pour l'organisation patronale du secteur, un retour des douanes entre l'UE et le Royaume-Uni dès la fin mars 2019, date prévue pour le Brexit, risque d’entraîner d'énormes bouchons et des surcoûts importants pour les sociétés de transport.

Après les entreprises européennes, qui s'inquiètent du retard pris dans les négociations, au tour des routiers. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a demandé jeudi que le retour des douanes entre l'UE et le Royaume-Uni soit repoussé à trois ans après le Brexit, pour que le secteur ait le temps de se préparer.

Pour l'organisation patronale, un retour des douanes entre l'UE et le Royaume-Uni dès la fin mars 2019, date prévue pour le Brexit, risque d'entraîner d'énormes bouchons aux points de passage des camions, et des surcoûts importants pour les entreprises de transport qui vont devoir réembaucher des spécialistes des formalités douanières.

Un statu quo pendant trois ans

"Aujourd'hui il y a 8.000 camions européens chaque jour qui passent" la frontière "sans aucune formalité", a expliqué à l'AFP la représentante de la FNTR à Bruxelles. "S'il ne faut ne serait-ce que deux minutes pour les formalités douanières, vous imaginez les files d'attente", a indiqué Isablle Maitre, qui vient de rencontrer à Bruxelles l'équipe du négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier.

Au delà de ce problème d'engorgement, les entreprises de transport vont devoir "recruter des personnes capables de faire les déclarations import/export" ou faire appel "à des prestataires extérieurs". Pour se préparer, les entreprises ont besoin d'un "statu quo" aux frontières pendant "trois ans", avec possibilité de deux ans supplémentaires, a-t-elle indiqué.

Le transport routier, "premier impacté"

A Bruxelles, les négociations du Brexit ont repris jeudi entre le Royaume-Uni et l'UE. Mais avant d'ouvrir les tractations commerciales réclamées par Londres - et donc la question des douanes -, l'UE veut d'abord obtenir des avancées sur trois sujets clefs, dont le chèque qui sera demandé à Londres pour solder ses engagements financiers envers l'Union.

Selon Jean-Claude Pic, le président de la FNTR, "le transport routier sera l'un des premiers secteurs impactés" par le Brexit. "C'est pourquoi nous avons fait le choix de prendre les devants et solliciter très tôt les négociateurs européens pour participer activement aux négociations."

(Avec AFP)