Brexit, santé : Boris Johnson présente son programme pour réformer le Royaume-Uni

Par Reuters  |   |  577  mots
Le Premier ministre britannique Boris Johnson. (Crédits : Reuters)
Boris Johnson a présenté, ce jeudi 19 décembre, son programme de gouvernement, lu par la reine Elisabeth devant le Parlement de Westminster. Le Premier ministre britannique promet une transformation en profondeur du Royaume-Uni articulée autour du Brexit et du système de santé.

La reine Elizabeth II a présenté, ce jeudi 19 décembre, le programme de gouvernement de Boris Johnson - le discours a été écrit à Downing Street et la souveraine s'est contentée de le lire, comme le veut la tradition. Devant les parlementaires réunis dans la Chambre des Lords, Elisabeth II a détaillé les priorités de l'exécutif pour la législature qui s'ouvre et les lois qu'il souhaite voir adoptées par la Chambre des communes, où les conservateurs disposent d'une large majorité de 80 élus sur 650 depuis les élections législatives du 12 décembre.

Sans surprise, le Premier ministre a fait de la réalisation du Brexit au 31 janvier 2020 la priorité numéro un de son gouvernement. Elisabeth II a ensuite déroulé un programme d'une quarantaine de législations visant toutes au double objectif qui est de réaliser - enfin - le Brexit et tirer au mieux parti du divorce avec l'Union européenne (UE) tout en limitant, par des mesures de transition (dans l'agriculture, notamment), ses effets éventuellement négatifs sur l'économie nationale.

Le programme précise que le Withdrawal Agreement Bill (WAB), qui doit permettre de transposer dans la loi les termes de l'accord de retrait négocié par Johnson avec Bruxelles, exclura l'hypothèse d'une prolongation de la période de transition post-Brexit au-delà du 31 décembre 2020. Il ajoute que Londres négociera avec l'UE un nouvel accord commercial avant cette date tout en laissant entendre qu'elle négociera en parallèle d'autres accords de libre-échange. Le WAB devrait être présenté aux Communes dès vendredi, selon le 10, Downing Street. Le gouvernement compte également soumettre aux élus des lois liées au Brexit relatives au commerce, à l'agriculture et à la pêche.

Financement du système de santé

Autre priorité du gouvernement Johnson, le service public de santé (NHS), dont il s'engage à pérenniser le financement par la loi, ce qui aboutira à une hausse de son budget de l'ordre de 33,9 milliards de livres par an d'ici 2023-24, rompant avec neuf ans d'austérité imposées au pays par son camp. Le service public de santé, cher au coeur des Britanniques, enchaîne les déficits depuis plusieurs années. Boris Johnson promet également une loi sur l'emploi qui "protégera et renforcera les droits des travailleurs quand le Royaume-Uni aura quitté l'UE", ainsi qu'une nouvelle législation sur l'immigration qui mettra en place un système par points s'appuyant sur les "talents et contributions" afin d'attirer "les personnes les meilleures et les plus brillantes du monde entier".

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Le système, destiné à restreindre l'immigration des personnes peu qualifiées, correspond à une promesse de campagne du Premier ministre. Face aux risques de désunion du royaume consécutifs aux positions anti-Brexit de l'Ecosse ou de l'Irlande du Nord, Boris Johnson exclut, comme il en a la prérogative, tout nouveau référendum d'autodétermination en Ecosse, réclamé par la cheffe de l'exécutif écossais Nicola Sturgeon.

Le Premier ministre promet encore d'améliorer l'éducation, d'investir 100 milliards de livres dans les infrastructures et la technologie et s'engage à procéder au plus important réexamen de la politique de défense et de sécurité du royaume et de sa place dans le monde depuis la fin de la Guerre froide, réexamen qui impliquera l'armée, les services antiterroristes et les services de renseignement.