Compte à rebours final pour le Brexit

Par AFP et Reuters  |   |  733  mots
La Première ministre britannique Theresa May. (Crédits : Francois Lenoir)
La Première ministre britannique Theresa May a réclamé à l’Union européenne un "dernier effort" ce week-end afin que les deux parties sortent de l’impasse, à quatre jours d’un nouveau vote crucial mardi à la Chambre des Communes sur le Brexit. Dans le cas contraire, "un second référendum pourrait devoir être organisé au Royaume-Uni si le Brexit était repoussé", a-t-elle déclaré ce vendredi 8 mars.

Les parlementaires britanniques seront invités mardi 12 mars à se prononcer pour la deuxième fois sur l'accord de sortie du Royaume-Uni qu'ils ont massivement rejeté au mois de janvier. Dans l'hypothèse où le projet serait à nouveau rejeté, Theresa May a fait savoir que les députés auraient la possibilité de voter, mercredi et jeudi, sur deux autres options : une sortie du bloc communautaire sans accord (no deal) ou un report du Brexit pour une brève période de temps.

La dirigeante a tenté d'obtenir des concessions de la part des Européens, sans y parvenir jusqu'à présent et rien ne permet de prédire qu'elle obtiendra gain de cause mardi à Westminster.

Mesdames et messieurs les Européens... un "dernier effort"

La Première ministre Theresa May a demandé ce vendredi 8 mars à l'Union européenne (UE) un "dernier effort" dans les discussions sur le Brexit pour que l'accord de divorce puisse être adopté par le Parlement britannique au cours d'un vote crucial mardi.

"Mon message [à l'UE, Ndlr] est : c'est le moment d'agir. Nous avons travaillé dur ensemble au cours des dernières années pour aboutir à un accord", a déclaré la dirigeante conservatrice lors d'un discours prononcé à Grimsby, une petite ville portuaire qui a voté à 70% en faveur du Brexit lors du référendum de 2016.

"Nous avons juste besoin d'un effort supplémentaire, pour répondre aux dernières inquiétudes très spécifiques de notre parlement. Alors, allons-y", a-t-elle ajouté dans ce qui s'apparentait à une supplique.

Theresa May a dans le même temps mis en garde les députés britanniques contre la tentation de rejeter l'accord qu'elle a conclu avec Bruxelles fin novembre, après un premier rejet mi-janvier.

"Soutenez cet accord et le Royaume-Uni sortira de l'Union européenne. Rejetez-le et personne ne sait ce qui se produira", a-t-elle dit.

May n'exclut pas un second référendum

"Nous pourrions rester dans l'UE encore de nombreux mois. Nous pourrions sortir sans la protection d'un accord. Nous pourrions ne jamais sortir", a ajouté la Première ministre."Faisons le nécessaire pour que les députés soutiennent le texte mardi", a-t-elle dit.

May a d'ailleurs prévenu qu'un report du Brexit pourrait entraîner l'organisation d'un nouveau référendum si bien que la sortie de l'Union européenne pourrait ne jamais se produire. Selon la dirigeante britannique, l'issue de ce nouveau référendum pourrait empêcher le Brexit de se produire ce qui serait, selon elle, une trahison des électeurs.

Le cas irlandais

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a rappelé vendredi que le Brexit était un problème qui a été créé par le Royaume-Uni et qu'il lui appartenait de faire les concessions nécessaires à sa résolution.

"Je pense que nous avons déjà fait de nombreux compromis et on ne perçoit pas ce que le gouvernement britannique propose à l'Union européenne et à l'Irlande pour que nous ayons envie de faire de nouveaux compromis", a-t-il dit.

"Je pense que cela exige un changement d'approche de la part du gouvernement britannique afin qu'il comprenne que le Brexit est un problème qu'il a créé", a dit Varadkar. "L'accord (de retrait) constitue déjà un compromis. Ils ne sont pas parvenus à le faire ratifier. La question devrait être ce qu'ils entendent proposer maintenant".

Le principal point d'achoppement concerne la clause de sauvegarde (backstop), mécanisme qui doit éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

> Lire aussi : L'Irlande, l'ultime frontière du Brexit

Ce mécanisme prévoit un maintien dans l'union douanière le temps qu'une solution soit trouvée pour empêcher un retour à la situation qui prévalait avant les accords de paix de 1998 en Irlande du Nord. Les députés britanniques redoutent que ce mécanisme devienne permanent et empêche une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Certains souhaitent que ce backstop soit limité dans le temps et que sa durée soit précisée.

Un porte-parole de la Commission européenne a indiqué vendredi que se tiennent d'intenses discussions entre Européens et Britanniques tout en rappelant que le bloc communautaire a déjà exposé ses idées.

"Les discussions techniques se poursuivent. L'UE a présenté ses idées pour donner de nouvelles assurances concernant le backstop", a dit Alexander Winterstein.