Crise migratoire : Valls fait des promesses entre "solidarité" et "fermeté"

Par latribune.fr  |   |  531  mots
900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, notamment dans la police aux frontières, seront créés dans le cadre de la lutte contre l'immigration irrégulière, a aussi promis Valls.
En s'exprimant mercredi devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a assuré que le gouvernement débloquera 279 millions d'euros supplémentaires en 2016 pour financer l'accueil des réfugiés. Il a néanmoins aussi garanti que la France n'"hésitera pas" à rétablir temporairement le contrôle aux frontières.

"Solidarité" et "fermeté". Ces mots peuvent résumer les lignes de l'action du gouvernement français face à la crise des migrants, telles qu'elles ont été dessinées mercredi 16 septembre par le Premier ministre Manuel Valls devant l'Assemblée nationale, lors d'un débat parlementaire consacré à l'accueil des réfugiés.

Bien qu'en France les demandes d'asile soient restées pratiquement stables en 2015 -"autour de 65.000, avec même une baisse en 2014"-, la crise migratoire à laquelle est confrontée l'Europe est sans doute inédite, avec une multiplication par dix du flux enregistré depuis la mi-juillet par rapport à 2014, a reconnu Valls. Il a promis diverses mesures pour une action qui conjugue "lucidité" et "méthode".

600 millions d'euros d'ici la fin 2017 pour l'accueil des réfugiés

  • Pour financer l'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile en France, le gouvernement va débloquer 279 millions d'euros supplémentaires en 2016, a annoncé Manuel Valls. Pour 2017, ces crédits supplémentaires dédiés notamment au premier accueil, à l'hébergement d'urgence, à l'aide aux communes et à des renforts d'effectifs, doivent atteindre 334 millions, a-t-on par ailleurs indiqué à l'AFP dans l'entourage du chef du gouvernement, soit un total dépassant les 600 millions d'euros d'ici la fin 2017.
    Ces promesses font suite à celle formulée par François Hollande lors de sa dernière conférence de presse, d'accueillir 24.000 personnes de plus en deux ans.
  • Par ailleurs, les crédits dédiés d'une manière générale "à l'hébergement d'urgence et à la veille sociale" seront relevés de 250 millions d'euros sur les douze mois à venir, dont 130 millions "dès le mois prochain", a promis Valls.
    "La solidarité, c'est garantir un accueil des réfugiés et demandeurs d'asile", a insisté le Premier ministre, tout en soulignant que cette solidarité "ne doit pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d'être aidés".

40 millions d'euros consacrés au renforcement des effectifs policiers

  • 900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, notamment dans la police aux frontières, seront créés dans le cadre de la lutte contre l'immigration irrégulière, a promis Valls. Il s'agit de tenir compte de "cette charge nouvelle qui pèse sur les services" avec les éloignements forcés et de "ne pas affaiblir les dispositifs liés à la lutte contre le terrorisme et la délinquance", a-t-il expliqué.
    Ces effectifs supplémentaires coûteront 40 millions en année pleine, a précisé à l'AFP l'entourage du chef du gouvernement.
    "En tout, rappelez-vous ces chiffres, ce sont 5.330 postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie qui ont été créés depuis 2012", a souligné le Premier ministre.
  • D'ailleurs, la France n'"hésitera pas" à rétablir temporairement le contrôle aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne, "si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a affirmé le chef du gouvernement.
    Le Premier ministre a de nouveau plaidé pour une meilleure coopération européenne, avec la répartition des demandeurs d'asile entre les pays et des frontières extérieures de l'Union européenne qui soient "tenues".

(Avec AFP)