En 2022, la Chine est restée le premier partenaire commercial de l'Allemagne

Par latribune.fr  |   |  599  mots
Avec 84,3 milliards d'euros, l'Allemagne a accusé le plus grand déficit commercial avec la Chine depuis le début de la série chronologique en 1950. (Crédits : LISI NIESNER)
En dépit d'exportations en recul sur fond de restrictions sanitaires, la Chine est restée en 2022 le premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la septième année consécutive. Par ailleurs, la première puissance économique européenne a dégagé en 2022 son plus important excédent commercial avec les Etats-Unis (+64,3 milliards d'euros) devant la France (+46,3 milliards d'euros).

L'Allemagne et la Chine, c'est une affaire qui marche toujours. En 2022, des marchandises d'une valeur de 297,9 milliards d'euros ont été échangées entre les deux pays, soit un bond de 20% sur un an.

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Pour autant, ce chiffre élevé ne saurait masquer le déséquilibre entre les importations et les exportations. En effet, avec 84,3 milliards d'euros, l'Allemagne a accusé le plus grand déficit commercial avec la Chine depuis le début de la série chronologique en 1950, selon l'office Destatis. Si les importations se sont élevées à 191,1 milliards d'euros, un bond de 33% sur un an et un nouveau record, les exportations, elles, n'ont augmenté que de 3% à 106,8 milliards d'euros. A tel point que la Chine est passée du deuxième au quatrième rang des pays importateurs de la première économie européenne.

Les Etats-Unis, deuxième partenaire de l'Allemagne en volume d'échanges, sont restés le premier débouché du « made in Germany », pour une valeur de 156 milliards d'euros importés. La France suit au classement avec 116,1 milliards d'euros achetés à l'Allemagne, une hausse de 13% sur un an.

L'Allemagne a ainsi dégagé en 2022 son plus important excédent commercial avec les Etats-Unis (+64,3 milliards d'euros) devant la France (+46,3 milliards d'euros).

L'excédent commercial de l'Allemagne au plus bas en 2022 depuis l'an 2000

L'importance du Royaume-Uni pour le commerce extérieur allemand a continué de baisser la deuxième année après le Brexit : les échanges ont totalisé 111,0 milliards d'euros en 2022, certes 14% de plus qu'en 2021, mais le Royaume-Uni n'occupe plus que le onzième rang des partenaires de l'Allemagne, derrière la République tchèque entrée à sa place dans le top 10.  En 2017, un an après le référendum sur le Brexit, le Royaume-Uni était encore le cinquième partenaire commercial de l'Allemagne.

Ainsi, malgré de fortes exportations vers les Etats-Unis et la France, l'Allemagne connait, encore, en 2022 un excédent commercial en baisse. Déjà en repli depuis 2017, il a même atteint son plus bas niveau l'an dernier depuis l'an 2000, en reculant de moitié à 79,7 milliards d'euros sur un an. Principale cause de ce phénomène : la forte hausse des prix de l'énergie qui a renchéri le coût des importations de celle-ci, a précisé Destatis.

(Avec AFP)

En France, la balance commerciale a enregistré un plongeon abyssal en 2022

D'après les chiffres communiqués par les douanes mardi 7 février, la balance commerciale tricolore des biens a enregistré un plongeon abyssal avec un déficit de 164 milliards d'euros.

Sans surprise, la crise énergétique a provoqué un choc majeur sur la balance commerciale tricolore. « 85% de la dégradation de la balance des biens s'explique par la crise énergétique. Les coûts de l'énergie ont été multipliés par deux entre 2021 et 2022. Le premier facteur est l'importation de gaz. Il a fallu reconstituer les stocks de gaz », a détaillé le ministre au Commerce extérieur, Olivier Becht.

Le second facteur évoqué par Olivier Becht est l'importation d'électricité de l'étranger. « La France a dû faire face à une immobilisation de son parc nucléaire durant l'année 2022. Il a fallu rattraper la maintenance des années Covid » a-t-il expliqué.

Le bilan 2022 est également marqué par quelques points positifs. La balance des services a atteint un excédent record de 50 milliards d'euros. « C'est du jamais-vu. Cela s'explique par le retour des touristes (+14 milliards d'euros), des gains dans les entreprises de transports (+25 milliards d'euros), et aussi les services financiers (+9 milliards d'euros) », a détaillé Olivier Becht.