En février, le ralentissement de l'inflation a marqué un coup d'arrêt dans la zone euro

Par latribune.fr  |   |  677  mots
En hausse de 15% sur un an en février, les prix de l'alimentation dans la zone euro sont devenus le premier moteur de l'inflation, passant devant l'énergie. (Crédits : MARTON MONUS)
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois consécutif, à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat. La baisse est néanmoins moins forte que prévu en raison des tarifs élevés de l'alimentation.

La bonne nouvelle : l'inflation continue de reculer dans la zone euro, à 8,5% sur un an en février après 8,6% en janvier, selon les données d'Eurostat publiées ce jeudi. La mauvaise : ce résultat reste inférieur aux attentes, les experts interrogés par Factset et Bloomberg tablant respectivement sur un taux de 8,2% et 8,3%.

Après des baisses marquées en novembre, décembre et janvier, grâce à une accalmie sur les prix de l'énergie (électricité, gaz, pétrole), le ralentissement de l'inflation a donc marqué un coup d'arrêt le mois dernier.

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Les prix de l'alimentation sont devenus le moteur de l'inflation

Ce ralentissement s'explique d'abord par l'accélération des prix de l'alimentation. En hausse de 15% sur un an en février, ils sont devenus le premier moteur de l'inflation, passant devant l'énergie dont les tarifs ont progressé en moyenne de 13,7%.

De leur côté, les prix des biens industriels ont augmenté le mois dernier de 6,8% sur un an, soit 0,2 point de plus qu'en janvier. Dans les services, l'inflation accélère aussi légèrement à 4,4% (+0,2 point).

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La France parmi les pays où l'inflation est la plus faible

Parmi les vingt pays de la zone euro (la Croatie ayant rejoint depuis le 1er janvier la liste des pays qui ont adopté la monnaie unique), les taux d'inflation les plus faibles en février ont été enregistrés au Luxembourg (4,8%) et en Belgique (5,5%). La France fait toujours partie des pays les mieux lotis. L'inflation, à 6,2% sur un an le mois dernier, a toutefois renoué avec son rythme d'octobre et novembre 2022 après s'être tassée à 5,9% en décembre et 6% en janvier, selon une première estimation publiée mardi par l'Insee. D'autant que« comme dans les autres pays, l'inflation alimentaire en France continue d'augmenter pour afficher une croissance de 14,5% sur un an en février, contre 13,3% en janvier et de nouvelles hausses de prix de l'alimentation sont attendues dans les prochains mois », indique Charlotte de Montpellier, économiste chez ING. De son côté, l'Italie affiche une inflation à 9,9% et l'Allemagne à 9,3%.

Comme les mois précédents, l'inflation a été la plus forte dans les pays baltes, Lettonie (20,1%), Estonie (17,8%) et Lituanie (17,2%).

Le taux de chômage reste stable en zone euro

En janvier 2023, le taux de chômage s'établit à 6,7% de la population active, selon les données d'Eurostat, basées sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT) et publiées ce jeudi. Sont considérés comme chômeurs les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines.

Dans le détail, le taux de chômage est en baisse de 0,2 point par rapport à janvier 2022. L'indicateur avait atteint 6,6% en octobre, son point bas historique depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage s'est élevé en janvier à 6,1%, également stable par rapport au mois précédent.

Au total, quelque 13,23 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE en janvier au sein des vingt-sept Etats membres, dont 11,29 millions parmi les vingt pays de la zone euro. Le taux de chômage a légèrement baissé en France, à 7,1%. Il est resté stable en Allemagne, à 3%. Les taux les plus bas de l'UE ont été enregistrés en République Tchèque (2,5%) et en Pologne (2,8%). Le plus élevé a été relevé en Espagne (13%).

Le taux de chômage en zone euro avait fortement chuté à partir de mi-2021, et ce, grâce à la forte reprise post-Covid. Toutefois, il stagne ces derniers mois. Le marché du travail résiste cependant bien au net ralentissement de la croissance, provoqué par la guerre en Ukraine, et à la flambée de l'inflation.

 (Avec AFP)