Grèce : en plein déchirement, Syriza annonce la tenue d'un congrès en septembre

Par latribune.fr  |   |  620  mots
Le Premier ministre Alexis Tsipras espère que ce congrès extraordinaire permettra qu'une majorité de son parti se dégage en faveur du soutien à l’accord avec les créanciers, signé le 13 juillet.
Alors que les représentants des créanciers sont actuellement à Athènes pour finaliser le troisième plan d'aide à la Grèce, le comité central de Syriza a voté jeudi soir en faveur de la tenue d'un congrès extraordinaire en septembre pour définir une position commune sur l'accord adopté le 13 juillet à Bruxelles.

Il l'avait annoncé il y a quelques jours. Cette fois, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a officiellement proposé la tenue d'un congrès extraordinaire de Syriza en septembre afin de définir une position commune vis-à-vis de l'accord avec les créanciers arraché péniblement le 13 juillet. Depuis cette date, le parti de gauche radicale, arrivé au pouvoir en janvier dernier, se déchire. Plusieurs ministres ont démissionné après l'accord avec les créanciers, à l'instar de la ministre déléguée aux Finances, Nadia Valavani la semaine dernière. Ou encore de Yanis Varoufakis, l'ex-ministre des Finances le 6 juillet.

Vers un congrès après l'obtention du prêt ?

Jeudi soir, le comité central du parti de gauche radicale Syriza a voté -après 12 longues heures de réunion- en faveur de la tenue d'un congrès extraordinaire afin de définir une position commune vis-à-vis de l'accord avec les créanciers du pays.

Si cette session doit avoir lieu en septembre, la date n'a pas encore été définie.

"Une majorité a voté en faveur de la tenue d'un congrès extraordinaire en septembre", a précisé hier soir Costas Zachariades, membre du comité central.

Mais la tenue de ce congrès, qui risque d'intervenir après la finalisation de l'accord avec les créanciers, ne satisfait pas une partie des dissidents qui exigent la tenue d'une réunion plus tôt. Le ton monte au sein du parti. Hier soir, à l'issue des discussions, une dizaine de membres du comité central ont claqué la porte, rapporte Costas Zachariades à l'AFP.

Tsipras, adulé puis désavoué par son propre camp

Fin juin, Alexis Tsipras avait pris tout le monde de court, y compris son propre camp au moment de l'annonce de la tenue du référendum. Les Grecs devaient alors dire si oui ou non ils acceptaient le plan proposé par les créanciers. Rejeté en masse le dimanche 5 juillet par 61% des votants, le même Tsipras a pourtant validé le 13 juillet, à Bruxelles, l'accord contesté massivement. Depuis, l'icône de la gauche radicale est critiquée. Voire désavouée et décrédibilisée.

Lors de la présentation du premier volet de réformes à la Vouli, 109 des 201 membres du comité central de Syriza ont déclaré le texte non conforme aux engagements du parti.

Puis, au moment des deux votes au Parlement, les 15 et 22 juillet, une trentaine des 149 députés Syriza ont voté contre les trains de réformes exigées par les créanciers du pays.

Des élections anticipées au programme

Mercredi, lors d'un entretien accordé à la radio grecque "Sto Kokkino", le Premier ministre a déclaré qu'il pourrait être contraint d'organiser des élections législatives anticipées s'il ne disposait plus de la majorité nécessaire au Parlement.

Mais la marge de manœuvre d'Alexis Tsipras est d'ores et déjà limitée. La majorité parlementaire (151 députés sur 300) n'a été obtenue qu'à la faveur d'une alliance avec le parti des Grecs indépendants ANEL. Résultat, Syriza compte 149 députés, l'autre parti seulement 13. Le Premier ministre doit donc gérer la fronde de certains députés de son camp, mais aussi celle de son allié de coalition. Pour l'instant, il a voté les deux volets de réformes exigées par les créanciers.

Mais, fin juin, le chef de file d'ANEL, Panos Kammenos, s'était formellement opposé au passage de la TVA à 23% dans les îles. Et menaçait de se retirer du gouvernement si cette mesure n'était pas supprimée. S'il a finalement voté en faveur de ce pack de réformes, l'équilibre de la coalition est désormais précaire.