Grèce : déficit, dette publique et excédent primaire 2014 supérieurs aux prévisions

Par latribune.fr  |   |  364  mots
Alexi Tsipras a promis la fin de la rigueur à l'œuvre depuis le début de la crise en 2010 et souhaite obtenir des créanciers, UE et FMI, une réduction de la dette publique.
Une première estimation publiée mercredi par le service des statistiques grecques met à mal les prévisions du précédent gouvernement et de la Commission européenne. Le déficit public est deux fois plus important que ce que prévoyait Bruxelles.

La politique d'austérité du précédent gouvernement n'aura pas eu les effets escomptés. La Grèce a enregistré en 2014 un déficit public de -3,5% du PIB, supérieur aux prévisions, tandis que la dette publique a atteint 177% et l'excédent primaire (hors charge de la dette) 0,4%, selon la première estimation publiée mercredi 15 avril par le service des statistiques grecques (Elstat).

Nettement en deçà des attentes

Selon les prévisions budgétaires du précédent gouvernement de coalition droite-socialiste, le déficit public devait s'établir à -1,3% du PIB tandis que la Commission européenne tablait sur -1,6%.

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S'agissant de l'excédent primaire, le résultat est également en-deçà des attentes, le budget voté en décembre par le précédent gouvernement tablant sur 2% du PIB pour 2014 après 0,8% en 2013.

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Le fardeau de la dette publique s'est élevé en 2014 à 317 milliards d'euros contre 319 milliards en 2013, selon les données de l'Elstat. La dette baisse en valeur absolue mais augmente quand elle est rapportée au PIB, passant de 175% en 2013 à 177% en 2014.

Restructuration de la dette

Estimant que les politiques d'austérité ont échoué à redresser l'économie du pays, le nouveau gouvernement de la gauche radicale Syriza, au pouvoir depuis fin janvier, a promis par la voie du Premier ministre Alexi Tsipras la fin de la rigueur à l'œuvre depuis le début de la crise en 2010 et souhaite obtenir des créanciers, UE et FMI, une réduction de la dette publique.

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Toutefois, la majorité des pays de la zone euro ne veut pas entendre parler pour le moment d'une restructuration de la dette publique grecque, dont une partie avait déjà été effacée en 2012, tant que le pays n'adopte pas les réformes réclamées visant à de nouvelles baisses de dépenses publiques.

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(Avec AFP)