Grèce : les créanciers veulent (encore) plus de réformes

Par latribune.fr  |   |  538  mots
Les dernières propositions du gouvernement grec sont pour l'heure loin d'être suffisantes, estiment des pays comme l'Allemagne ou la Finlande.
Les ministres des Finances de la zone euro ont donné à la Grèce jusqu'à mercredi pour faire voter des lois et des réformes, condition préalable à l'ouverture de négociations sur un nouveau plan d'aide, a annoncé dimanche le ministre finlandais Alexander Stubb. Le plan d'aide a été estimé entre 82 et 86 milliards d'euros.

Article publié à 13h02, mis à jour à 19h15.

Les partenaires européens de la Grèce ont demandé dimanche 12 juillet au gouvernement grec d'améliorer ses propositions de réformes et de prouver sa bonne foi en adoptant vite de premières mesures, lors de la reprise des négociations sur un troisième plan d'aide. La France ainsi que les experts des "institutions" -Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international-  ont donné un premier avis favorable vendredi .

"Il y a une très bonne proposition sur la table (...) mais qui a une conditionnalité élevée, sur trois points", a déclaré le ministre finlandais Alexander Stubb. Et de détailler :

"Un, l'adoption de lois d'ici le 15 juillet. Deux, des conditions dures sur par exemple les réformes du marché du travail ou des retraites, la TVA ou les impôts. Trois, des mesures sévères aussi sur par exemple les privatisations.

Les ministres des Finances de la zone euro ont donné à la Grèce jusqu'à mercredi pour faire voter des lois et des réformes, condition préalable à l'ouverture de négociations sur un nouveau plan d'aide.

Plus de 80 milliards d'euros d'aide

Un éventuel nouveau programme d'aide à la Grèce est évalué entre 82 et 86 milliards d'euros, selon le document final de l'Eurogroupe, dont l'AFP a obtenu copie, et qui va maintenant être examiné par les chefs d'État et de gouvernement, également réunis à Bruxelles.

"L'Eurogroupe prend note du fait qu'un eventuel programme aurait besoin de financements compris entre 82 et 86 milliards d'euros (...). L'Eurogroupe invite les institutions (Commission européenne, FMI, BCE, ndlr) à explorer les possibilités de réduire cette enveloppe" par la fiscalité ou les privatisations, selon ce document.

Plus tôt dans la journée, le sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne a été annulé afin de dégager l'agenda des 19 dirigeants de la monnaie unique.

Incertitude totale et manque de confiance

De nombreux pays estiment que le gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras ne dispose pas de la crédibilité nécessaire pour enclencher le processus formel d'un nouveau plan de sauvetage, même si le parlement grec a approuvé samedi un programme de réforme proche de celui proposé par les créanciers et rejeté par référendum en Grèce.

"Le principal obstacle pour aller de l'avant est le manque de confiance", a déclaré à son arrivée à l'Eurogroupe le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan.

Même au sein de la Commission européenne, des avis divergents s'expriment, entre optimisme et pessimisme. Dans ces conditions, les dirigeants de la zone euro pourraient reporter encore d'une semaine leur prise de décision sur un nouveau plan d'aide, laissant la Grèce, au bord de l'effondrement économique et financier, dans l'expectative.

De nombreuses questions restent par ailleurs en suspens, comme le montant de l'aide dont la Grèce aura besoin pour faire la jonction entre ses besoins financiers immédiats et l'adoption du nouveau plan, qui prendra au moins quelques semaines.

(Avec Reuters)