Grèce : Alexis Tsipras remporte son pari

Par Romaric Godin  |   |  480  mots
Alexis Tsipras pourrait redevenir premier ministre.
Alexis Tsipras redeviendra premier ministre. Avec 35,5 % des voix, Syriza devance largement les Conservateurs de Nouvelle Démocratie. Il annonce reconduire sa coalition avec les Grecs Indépendants.

Les Grecs ont avoir redonné leur confiance à Alexis Tsipras. Les premières projections officielles ont attribué à la coalition de la gauche radicale (Syriza) 35,5 % des voix, soit 145 sièges. C'est à peine moins qu'en janvier dernier, lorsque le parti avait obtenu 36,3 % des voix et 149 sièges. Evangelos Meïmarakis, le leader de Nouvelle Démocratie, le parti conservateur, a concédé sa défaite juste avant 20 heures. Avec 28 % des voix, ND se maintient au niveau de janvier et ne parvient pas à progresser. Une nouvelle fois, donc, les sondages, qui donnaient les deux partis au coude-à-coude avant le scrutin se sont profondément trompés.

Aube Dorée troisième

En troisième position, Aube Dorée obtiendrait 7,1 % des voix contre 6,3 % en janvier. Le parti néo-nazi se renforce donc légèrement et devrait glaner 19 sièges. Le Pasok social-démocrate arriverait ensuite avec un score de 6,4 % des voix, en nette progression par rapport aux 4,7 % obtenus en janvier. Le Parti communiste KKE maintiendrait ses positions habituelles à 5,5 %, comme en janvier.

Le pari perdu d'Unité Populaire

Le scrutin aura deux grands perdants. D'abord, Unité Populaire, la scission de gauche de Syriza, qui n'entrera pas au parlement, n'ayant pas obtenu les 3 % nécessaires. Ensuite, To Potami, parti qui avait bénéficié du soutien à peine caché des créanciers et qui perdrait deux points à 4 % contre 6,05 % en janvier. Les Grecs Indépendants, anciens partenaires de coalition de Syriza, reculent certes, mais restent à la Vouli avec 3,7 % et 10 sièges. Autrement dit, la coalition d'Alexis Tsipras qui a gouverné de janvier à juillet disposerait encore d'une majorité avec 155 sièges pour 151 nécessaires. C'est un succès inespéré pour l'ancien premier ministre. Enfin, un dernier parti pourrait faire son entrée à la Vouli, l'Union des Centristes avec 3,4 % des voix.

Camouflet pour les créanciers

Alexis Tsipras a toujours affirmé vouloir reconduire cette coalition. Dès dimanche soir, il a donc annoncé son alliance avec Panos Kammenos, le patron des Grecs Indépendants. Reste à connaître la réaction des créanciers. Même si l'ancien premier ministre a donné bien des gages de sa volonté de respecter le mémorandum qu'il a signé le 19 août, les créanciers n'avaient pas caché, durant la campagne, sa volonté d'imposer une "grande coalition" ou une solution plus centriste. De ce point de vue, cette élection du 20 septembre qui confirme celle du 25 janvier dans un contexte entièrement différent, il est vrai, est un camouflet pour les créanciers. Néanmoins, le cadre du mémorandum rendra la marge de manoeuvre du gouvernement très étroite et Alexis Tsipras a obtenu cette victoire sur l'application de ce mémorandum. Il pourra s'en prévaloir, cependant, dans les négociations prévues en novembre sur la dette publique grecque.

Il est possible de suivre en direct les résultats sur le site du ministère grec de l'intérieur ici.