Italie : le gouvernement Meloni nomme ses fidèles à la tête des entreprises publiques

Par latribune.fr  |   |  580  mots
« Leur tâche est d'obtenir des résultats économiques solides et durables dans l'intérêt de la nation qu'ils représentent à travers le monde », a déclaré hier Giorgia Meloni à propos des nouveaux dirigeants des entreprises publiques italiennes. (Crédits : GUGLIELMO MANGIAPANE)
Le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé une série de nominations à la tête des grandes entreprises cotées contrôlées par l'État italien. Non sans difficulté puisque les tractations entre les différents partis membres de la coalition d'extrême droite au pouvoir ont été difficiles. La plupart des nommés sont en tout cas des proches de l'exécutif italien, mais la Première ministre assure que ces choix « sont le résultat d'une évaluation minutieuse des compétences et non des affiliations ».

Bal des nominations à la tête des plus importantes entreprises publiques italiennes. Le ministère de l'Économie, qui détient des participations importantes dans ces groupes cotés en Bourse, a publié ses desiderata pour la composition des conseils d'administration ce mercredi 13 avril.

La Première ministre, Giorgia Meloni, a pu imposer une grande partie de ses choix à ses alliés - les partis la Ligue (anti-immigration) et Forza Italia (conservateur) - qui avaient réclamé une rupture plus nette avec le passé pour placer des dirigeants proches de leurs partis. Reste désormais aux actionnaires de les approuver.

« Les nominations de la nouvelle direction générale d'Eni, Enel, Leonardo et la Poste sont le résultat d'une évaluation minutieuse des compétences et non des affiliations. C'est un très bon résultat du travail d'équipe du gouvernement. (...) Leur tâche est d'obtenir des résultats économiques solides et durables dans l'intérêt de la nation qu'ils représentent à travers le monde », a déclaré hier la Première ministre italienne comme l'indique le quotidien italien Corriere della sera.

Lire aussiItalie : Giorgia Meloni prend ses fonctions, l'extrême droite en Europe applaudit

Changement de PDG chez Enel et Leonardo...

Le géant de l'énergie Enel devrait voir arriver comme PDG Flavio Cattaneo, 59 ans, actuellement vice-président exécutif de l'opérateur ferroviaire privé Italo-NTV. Il succède à Francesco Starace, PDG depuis 2014 et dont le troisième mandat arrive à échéance. Sous son impulsion, l'entreprise a été l'un des premiers groupes du secteur de l'énergie à prendre le virage du développement durable, un engagement très poussé qui ne figure toutefois pas beaucoup dans les priorités du gouvernement Meloni.

La présidence d'Enel devrait être prise par Paolo Scaroni, président du club de football de l'AC Milan. Son nom a été fortement soutenu par Silvio Berlusconi et cette nomination est l'une des rares concessions accordées par Giorgia Meloni à ses alliés. Paolo Scaroni avait notamment été PDG du groupe auparavant, entre 2002 et 2005. Ce personnage controversé a été souvent critiqué pour ses liens étroits avec la Russie qu'il avait noués pendant son mandat de PDG d'Eni qui avait pris fin en 2014.

Lire aussiEnel va construire « la plus grande usine de panneaux solaires d'Europe » en Sicile

Du côté de Leonardo, groupe spécialisé dans l'aéronautique et la défense, c'est Roberto Cingolani, qui devrait en devenir PDG. Il y a déjà été le responsable de la technologie et l'innovation de 2019 à 2021. Ancien ministre de la Transition écologique sous le précédent gouvernement de Mario Draghi, ce physicien âgé de 61 ans et adepte de l'énergie nucléaire avait accepté après la démission de l'ancien Premier ministre de devenir le conseiller pour l'énergie de Giorgia Meloni et de seconder son successeur Gilberto Pichetto Fratin.

... quand Eni et la Poste gardent leur patron

Le PDG du géant des hydrocarbures Eni, Claudio Descalzi, conserve lui le poste qu'il occupe depuis 2014. Giorgia Meloni lui a accordé une grande confiance ces derniers mois, d'après le Corriere della sera. Ses efforts visant à diversifier les fournisseurs de gaz de l'Italie pour s'affranchir de la dépendance de la Russie l'auraient ainsi rendu indispensable aux yeux du gouvernement.

Enfin, le PDG de la Poste italienne, Matteo del Fante, en place depuis 2017, a été également confirmé pour un nouveau mandat.

Lire aussiItalie-France: les relations économiques progressent malgré les incompréhensions politiques

(Avec AFP)