Giorgia Meloni en Algérie pour renforcer le partenariat énergétique italo-algérien

La cheffe du gouvernement italien et plusieurs ministres sont arrivés dimanche 22 janvier en Algérie pour une visite officielle. Au programme : des réunions avec des hauts responsables du premier exportateur gazier d'Afrique. Giorgia Meloni, comme son prédécesseur Mario Draghi, fait de l'Algérie un partenaire énergétique privilégié. Le pays lui fournit du gaz et lui a permis de réduire sa dépendance aux énergies russes. Ces rencontres auraient justement pour but de consolider cette alliance.
Giorgia Meloni doit aussi rencontrer le président algérien  Abdelmadjid Tebboune ce lundi, selon l'agence de presse italienne ANSA.
Giorgia Meloni doit aussi rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune ce lundi, selon l'agence de presse italienne ANSA. (Crédits : GUGLIELMO MANGIAPANE)

Une « visite de travail amicale ». Voilà comment le bureau du Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a qualifié la venue de Giorgia Meloni en Algérie. La cheffe du gouvernement italien y est arrivée hier pour un séjour de 48 heures. Avec plusieurs de ses ministres, elle doit participer à des réunions avec de hauts responsables algériens. Selon l'agence de presse italienne ANSA, elle doit aussi rencontrer le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ce lundi.

Elle est la dernière dirigeante européenne en date à se rendre en Algérie depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Le conflit a donné lieu à des sanctions internationales contre Moscou et des réductions de l'approvisionnement en gaz russe ayant fait grimper les prix. C'est dans ce contexte que son prédécesseur, Mario Draghi, avait conclu en juillet une série d'accords avec le président algérien.

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Hausse de 13% des livraisons de gaz algérien à l'Italie

Parmi ces accords, figurait un gros contrat de partage de production pétrolière et gazière d'un montant de quatre milliards de dollars entre l'Algérie et des entreprises du secteur énergétique, dont le géant italien Eni, avec pour objectif de réduire la dépendance de l'Italie des livraisons russes. Un responsable algérien avait dans la foulée déclaré que son pays allait également augmenter ses exportations de gaz vers l'Italie.

Les relations entre les deux pays se sont, en effet, intensifiées depuis le début de la guerre en Ukraine. Avant le conflit, l'Italie importait 95% du gaz qu'elle consommait, dont environ 40% provenaient de Russie. Pour réduire cette dépendance, le pays s'est de plus en plus tourné vers l'Algérie, historiquement son deuxième plus grand fournisseur. Sur les neuf premiers mois de 2022, l'Algérie a ainsi fourni à l'Italie 17,3 milliards de m3 de gaz, en hausse de 13% sur un an, selon des chiffres de novembre de la revue Middle East Economic Survey.

Consolider le partenariat énergétique italo-algérien

Selon le site d'information algérien TSA, Giorgia Meloni entend, avec cette visite, « consolider ce partenariat énergétique et tenir les engagements de son prédécesseur pour une coopération plus diversifiée, envisageant des investissements dans l'énergie verte, l'industrie pharmaceutique, la mécanique, l'agro-industriel, le tourisme et les start-up ». D'après la presse italienne, deux nouveaux accords dans le domaine de l'énergie sont par ailleurs prévus.

Giorgia Meloni compte même aller au-delà de ce partenariat stratégique dans le gaz, toujours selon TSA. Le média fait référence au projet prévu dans le programme du gouvernement italien qui vise « à renforcer les liens avec la rive sud de la Méditerranée et l'Afrique ». Intitulé la « proposition Mattei », du nom du fondateur d'ENI et ami de la révolution algérienne, Enrico Mattei, le projet fait de l'Algérie un pont avec le continent.

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L'Algérie plébiscité, des doutes sur ses capacités

L'Italie n'est toutefois pas le seul pays européen à s'être rapproché de l'Algérie. En novembre, la Slovénie a signé un contrat gazier avec le groupe public algérien Sonatrach pour la fourniture de gaz naturel sur une période de trois ans à partir de janvier 2023. L'acheminement du gaz se fera à travers le gazoduc TransMed qui relie le pays à l'Italie, via la Tunisie, dont la capacité est de 33 milliards de m3 par an. Selon les médias en Slovénie, le contrat porterait sur la fourniture de 300 millions de m3 par an.

Premier exportateur africain de gaz naturel et 7e au niveau mondial, l'Algérie fournissait environ 11% du gaz consommé en Europe avant l'invasion russe de l'Ukraine, contre 47% pour la Russie. Les réserves prouvées de gaz naturel de ce pays d'Afrique s'élèvent à près de 2.400 milliards de m3. Reste que plusieurs experts ont mis en doute la capacité de l'Algérie à accroître fortement sa production à court terme.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 23/01/2023 à 12:51
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"accroître fortement sa production à court terme" il faut peut-être que des pays étrangers investissent pour augmenter les capacités, Mme Meloni devrait demander à l'UE, d'investir, pour que l'Italie soit bien alimentée en gaz.

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