L'Europe s'engage sur une aide de 18 milliards d'euros à l'Ukraine en 2023

Par latribune.fr  |   |  555  mots
La Russie veut « offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée », a averti le Premier ministre ukrainien. (Crédits : GLEB GARANICH)
Face à la stratégie de guerre longue sur laquelle Vladimir Poutine s'est engagé, l'Union européenne entend assurer « un flux d'argent prévisible et stable ». Mais l'apport européen est loin de pouvoir couvrir les conséquences du conflit. Kiev estime de son côté les dommages causés à « plus de 750 milliards de dollars ». Et l'Europe doit aussi potentiellement anticiper un « nouveau tsunami migratoire ».

Alors que le conflit mené par la Russie en Ukraine est parti pour durer, l'Union européenne a d'ores et déjà budgété l'aide qu'elle apportera au pays. L'UE accordera à l'Ukraine 1,5 milliard d'euros par mois en 2023 et continuera à la soutenir dans le conflit contre la Russie, a déclaré vendredi la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cette aide financière s'ajoute aux matériels militaires fournis par les Etats européens à l'armée ukrainienne sur le front.

Au 240ème jour de la guerre, l'Europe a jusqu'à présent alloué 19 milliards d'euros à l'Ukraine, a encore indiqué Ursula von der Leyen.

« Il est très important pour l'Ukraine de disposer d'un flux d'argent prévisible et stable », a-t-elle déclaré, ajoutant que Kyiv estimait ses besoins mensuels à 3-4 milliards d'euros « pour l'essentiel ».

Le président ukrainien Volodimir Zelensky s'est adressé aux dirigeants de l'UE par liaison vidéo jeudi, affirmant que les missiles russes et les drones iraniens avaient endommagé un tiers des infrastructures énergétiques de l'Ukraine à l'approche de l'hiver.

Ursula von der Leyen a déclaré que l'UE étudiait également les moyens d'aider l'Ukraine à rétablir l'approvisionnement en eau, en énergie et en électricité.

Un « nouveau tsunami » migratoire

Mais en parallèle de ces urgences, l'Europe pourrait bien devoir à affronter un autre enjeu, de population cette fois. Samedi, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a en effet mis en garde contre un « nouveau tsunami migratoire » si la Russie poursuit ses attaques sur les infrastructures civiles de son pays, dans un entretien à paraître dimanche.

« S'il n'y a plus de courant, d'électricité et d'eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire », a-t-il dit.

Denys Chmygal, qui doit participer lundi au forum économique germano-ukrainien lundi à Berlin, a accusé Moscou de vouloir « plonger l'Ukraine dans une catastrophe humanitaire », selon des extraits de son interview au journal dominical allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, communiqués à l'avance.

La Russie veut « offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale », a-t-il averti.

Dans son interview à la FAS, M. Schmygal a également réclamé à Berlin de livrer à l'Ukraine de nouvelles munitions dans les prochains jours pour repousser les frappes aériennes russes.

Pour la reconstruction de l'Ukraine, M. Schmygal veut utiliser les avoirs russes gelés à l'étranger. Les dommages causés par l'attaque de la Russie s'élèvent actuellement à « plus de 750 milliards de dollars », a-t-il déclaré.

Parallèlement, il y a des avoirs russes gelés d'une valeur de 300 à 500 milliards de dollars, a-t-il souligné. « Nous devrions développer un mécanisme de confiscation des avoirs russes », a-t-il dit.

Après le forum économique germano-ukrainien lundi, où le président Volodymyr Zelensky fera une allocution vidéo, aura lieu mardi également à Berlin une conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine.

« L'Ukraine ne peut pas le faire toute seule, l'UE ne peut pas non plus le faire toute seule. Seule la communauté internationale, qui soutient actuellement l'Ukraine, peut le faire. Et elle doit le faire pour longtemps », a affirmé le chancelier Olaf Scholz.

(Avec AFP et Reuters)

Lire aussiUkraine : derrière Poutine, il y a la Russie, qui sera toujours voisine de l'Europe (1/2)