La Russie ouverte à une rencontre Poutine-Biden : « Cela dépend », répond le président américain

En réponse aux propos du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, assurant que la Russie était ouverte à une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden, lors du prochain sommet du G20 si cette proposition lui était soumise, le président américain a dit qu'il n'avait pas l'intention de rencontrer son homologue russe, sauf si Moscou acceptait d'évoquer la libération de la star américaine du basketball féminin, Brittney Griner détenue en Russie. Washington a par ailleurs demandé à ses alliés d'intensifier l'aide financière à l'Ukraine, alors que Moscou a procédé à des bombardements massifs sur le sol ukrainien.
(Crédits : Reuters)

Alors que la guerre en Ukraine dure désormais depuis plus de sept mois et la Russie vient de procéder à une série de bombardement sur le sol ukrainien, Moscou est ouvert à une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden, lors du prochain sommet du G20 et prendrait en considération cette proposition si elle venait à lui être soumise, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

« Nous n'avons eu de cesse de dire que nous ne refusons jamais une réunion. S'il y a une proposition, alors nous l'étudierons », a-t-il dit à l'antenne de la télévision publique russe.

Interrogé sur l'éventualité que la Turquie accueille de tels pourparlers, le chef de la diplomatie russe a précisé que la Russie était prête à entendre toute suggestion concernant des pourparlers de paix mais qu'il ne pouvait pas s'engager par anticipation sur le résultat d'un tel processus. Il a, en revanche qualifié de « mensonge » les déclarations de responsables américains - dont le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, John Kirby - selon lesquelles les Etats-Unis seraient prêts à discuter mais se seraient heurtés à refus de la Russie. « Nous n'avons reçu aucune proposition sérieuse en vue d'un contact » a dit Sergueï Lavrov.

Biden évoque la libération de Brittney Griner

En tout cas, du côté de Washington, on ne considère pas les propos de Sergueï Lavrov comme une « offre constructive et légitime » d'engager le dialogue, a déclaré mardi le porte-parole du Département d'Etat américain, Ned Price. Ce dernier a déclaré que si la Russie était sérieuse à propos des pourparlers, la première étape serait d'arrêter son « attaque brutale » contre l'Ukraine. Dans la foulée, Joe Biden a dit mardi n'avoir « pas l'intention » de rencontrer  Vladimir Poutine au prochain sommet du G20, mais ajouté « cela dépend », en particulier si le président russe veut évoquer le sort d'une Américaine détenue en Russie.

« Je n'ai pas l'intention de le rencontrer. Mais si par exemple il venait me voir au G20 et me disait "Je veux parler de la libération (de la star américaine du basketball féminin Brittney) Griner", je le rencontrerais. Ce que je veux dire est que cela dépend », a-t-il dit dans une interview avec la chaîne CNN.

Nouvelles frappes massives de la Russie en Ukraine

Ces déclarations interviennent alors que la Russie a revendiqué mardi de nouvelles frappes « massives » sur les infrastructures ukrainiennes, pour lesquelles le G7, réuni en urgence, a promis de « demander des comptes » au président russe.

Lundi déjà, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev (pour la première fois depuis le 26 juin) et d'autres villes d'Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés et suscitant un tollé international. Mardi, la Russie, qui a essuyé de nombreux revers militaires récemment, a poursuivi ses tirs, de moindre ampleur, frappant notamment très loin du front les installations énergétiques de l'Ouest ukrainien.

Condamnations du G7

En réunion virtuelle avec le G7, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui a demandé de l'aider à créer un « bouclier aérien » au-dessus de l'Ukraine, prévenant que « le dirigeant russe, qui est en fin de règne, a encore les moyens d'une escalade », selon le texte en anglais de son discours diffusé par la présidence ukrainienne.

Déplorant dans un communiqué « la stratégie russe d'escalade délibérée » et sa « rhétorique nucléaire irresponsable », le G7 a condamné « de la façon la plus véhémente possible » ces « attaques aveugles contre des populations civiles innocentes » qui sont « un crime de guerre », promettant de « demander des comptes à Vladimir Poutine ». Le G7 a également prévenu le Bélarus que la création d'une force militaire commune entre Moscou et Minsk constitue « l'exemple le plus récent de (sa) complicité » avec la Russie.  Mardi, Minsk a assuré que la force commune russo-bélarusse était « purement défensive ». Seul allié de Moscou dans cette guerre, sans avoir toutefois envoyé ses troupes en Ukraine, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a justifié l'initiative en accusant Kiev de préparer une attaque contre son pays.

A Moscou, le ministère de la Défense s'est félicité que ces « frappes massives » contre des « cibles de commandement militaire et du système énergétique de l'Ukraine » aient « atteint leur objectif ». Des représailles à l'attaque, « terroriste » selon Vladimir Poutine, qui a endommagé samedi le pont reliant la Russie à la Crimée (sud), péninsule annexée par Moscou en 2014. Hautement symbolique et stratégique, ce viaduc routier et ferroviaire sert à l'approvisionnement russe dans le Sud ukrainien où les forces de Kiev mènent une contre-offensive. L'attaque contre le pont est intervenue après une série de revers militaires russes dans le nord-est, l'est et le sud de l'Ukraine.

Washington appelle ses alliés à accentuer l'effort financier à l'Ukraine

Dans ce contexte extrêmement tendu, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a appelé mardi les pays partenaires et alliés des Etats-Unis, à accélérer les versements financiers à l'Ukraine et intensifier leur aide, lors d'une rencontre avec le ministre ukrainien des Finances.

« Nous appelons nos partenaires et alliés à se joindre à nous en versant rapidement leurs engagements existants envers l'Ukraine et en intensifiant leurs efforts », a déclaré la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, qui recevait à Washington son homologue ukrainien, Sergii Marchenko.

Il s'agit, a-t-elle précisé, à la fois d'« aider l'Ukraine à maintenir ses services gouvernementaux essentiels », mais aussi à « commencer à se construire et à se redresser ».

La secrétaire au Trésor a ainsi souligné que les Etats-Unis commenceront « à verser au gouvernement ukrainien dans les semaines à venir les 4,5 milliards de dollars d'aide budgétaire adoptée par le Congrès le 30 septembre".

«  Nous nous engageons à vous fournir ce financement dès que possible, car nous savons à quel point il est important de soutenir votre courageuse résistance à l'invasion illégale de la Russie », a ajouté la ministre. Cette enveloppe faisait partie d'une aide plus vaste à l'Ukraine, de 12,3 milliards de dollars, dans le cadre d'un vote qui venait également valider le budget des Etats-Unis pour la fin de l'année et éviter un arrêt des services fédéraux.

Et « nous continuerons à vous soutenir », a promis Janet Yellen ».

(avec agences)

Commentaires 2
à écrit le 12/10/2022 à 20:02
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Une rencontre dans l'ambassade d'Arabie à Istanbul?

à écrit le 12/10/2022 à 14:04
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Les occidentaux prétendent défendre la démocratie en Ukraine, mais ou se trouvent les opposants politiques ukrainiens ? Sont-ils tous morts au combat ? Existe-t-il encore une opposition politique en Ukraine signe d'un état démocratique ? Zelensky est...

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