Guerre en Ukraine : Poutine droit dans ses bottes, les Etats-Unis renforcent leur aide à Zelensky

Interrogé par la presse à l'issue de sommets régionaux au Kazakhstan, Vladimir Poutine a estimé que la Russie agit « comme il faut » en Ukraine et exclut des bombardements d'ampleur sur les villes « pour l'instant ». De son côté, l'Ukraine, qui enchaîne les avancées sur le terrain, va recevoir des Etats-Unis une nouvelle militaire aide de 725 millions de dollars, et de l'Arabie Saoudite une aide humanitaire de 400 millions de dollars.
(Crédits : SPUTNIK)

Circulez, il n'y a rien à voir pour Vladimir Poutine. Vendredi, le président russe s'est adressé un autosatisfecit en estimant que son pays agit  « comme il faut » en Ukraine, après bientôt huit mois de guerre et en dépit de la série de revers qu'enregistre son armée face aux forces ukrainiennes.

Le président russe s'exprimait devant la presse au Kazakhstan à l'issue de sommets régionaux :

« Ce n'est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais [si la Russie n'avait pas attaqué l'Ukraine le 24 février, Ndlr], on aurait été dans la même situation un peu plus tard, les conditions auraient juste été plus mauvaises pour nous. Donc, nous faisons tout comme il faut », a répondu le président russe à un journaliste qui lui demandait s'il avait des regrets.

Vladimir Poutine s'est aussi montré satisfait des frappes massives qui ont touché des infrastructures essentielles ukrainiennes lundi et mardi, mais aussi des parcs et des habitations. Il a jugé que de nouveaux bombardements d'ampleur sur les villes d'Ukraine n'étaient pas nécessaires « pour l'instant ».

La Russie avait effectué de nombreux tirs de missiles au début de la semaine en représailles à l'explosion qui a en partie détruit le pont russe de Crimée, de grande importance stratégique.

Signe de la gêne des partenaires traditionnels de Moscou face au conflit en Ukraine, M. Poutine a pour la première fois vendredi reconnu que les pays de l'ex-URSS restés proches de Moscou étaient "préoccupés" par la situation.

Lire aussiUkraine : Musk cesse de financer son réseau internet par satellite Starlink, le Pentagone appelé à la rescousse

Zelensky promet la victoire

Le même jour, l'Ukraine célébrait, de son côté, pour la première fois depuis le début de l'invasion, sa Journée des défenseurs, l'occasion pour son chef de l'Etat Volodymyr Zelensky de promettre la victoire aux siens.

« On remercie (...) tous ceux qui se sont battus pour l'Ukraine dans le passé et tous ceux qui se battent pour elle maintenant, ceux qui ont gagné à l'époque et ceux qui vont sans aucun doute gagner maintenant », a déclaré M. Zelensky, en cette journée d'hommage à l'armée.

Pour la même occasion, les photo-portraits de quelque 180 soldats ont été dressés sur la place devant la célèbre cathédrale Sainte-Sophie de Kiev. Tous ont été tués à Marioupol, une cité portuaire assiégée des mois durant par l'armée russe avant de tomber en mai.

Forts de succès sur plusieurs fronts depuis début septembre, les autorités ukrainiennes affichent, quant à elles, leur détermination, n'hésitant pas à lancer des attaques sur le territoire russe.

Ainsi, une station électrique située à Belgorod, dans l'extrême ouest de la Russie, « a pris feu » vendredi après une frappe ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région frontalière de l'Ukraine où elle se trouve, Viatcheslav Gladkov, selon lequel l'incendie a finalement été maîtrisé. Cette cité de 330.000 habitants n'avait jusqu'à présent été que rarement touchée par des tirs en provenance du sol ukrainien, contrairement à ses environs, régulièrement visés.

Et si l'Ukraine n'a pas revendiqué l'explosion qui a éventré le pont de Crimée, elle s'est réjouie de la destruction partielle de cet ouvrage essentiel à l'approvisionnement des troupes d'occupation qui font face à une contre-offensive dans le sud. Des dégâts suffisamment importants pour que le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine fixe au 1er juillet 2023 la date de l'achèvement des travaux.

Revers russes

Dans le nord de la région méridionale ukrainienne de Kherson, les forces ukrainiennes ont continué toute la semaine d'avancer, village par village. Jeudi, le dirigeant installé par Moscou, Vladimir Saldo, a demandé au Kremlin son aide, immédiatement accordée, pour évacuer des civils.

Les forces russes restent, pour leur part, à l'initiative sur une partie du front oriental, où elles tentent de conquérir Bakhmout depuis le mois d'août. En prenant cette cité ravagée par les bombardements, Moscou espère ouvrir la voie vers deux grandes villes de la région de Donetsk, Kramatorsk et Sloviansk.

Selon Andreï Marotchko, le représentant des forces séparatistes de la région de Lougansk luttant dans la zone, « des combats sont en cours » et les forces ukrainiennes sont en train d'être repoussées « vers le nord-ouest et l'ouest » de Bakhmout.

Ailleurs en Ukraine, l'armée russe a connu depuis début septembre une succession de revers, abandonnant des milliers de kilomètres carrés. Ces échecs ont conduit fin septembre Vladimir Poutine à ordonner la mobilisation de 300.000 réservistes, des civils donc, pour tenter d'inverser la tendance.

Vendredi, il a assuré ne pas prévoir de nouvelle vague de conscription. Selon lui, 222.000 personnes ont été mobilisées, dont 16.000 sont déjà dans des « unités impliquées dans des combats ».

Nouvelle aide américaine de 750 millions de dollars

Au plan international, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s'est le même jour dite « déçue » que la Commission européenne n'ait pas rejoint le groupe de créanciers qui ont accepté de suspendre pendant deux ans les remboursements de la dette ukrainienne.

Un peu plus tard, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 725 millions de dollars pour Kiev. « Ce versement portera le total de l'aide militaire américaine fournie à l'Ukraine à un montant sans précédent de plus de 18,3 milliards de dollars » depuis l'entrée en fonction de Joe Biden, a précisé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué.

De son côté, l'Arabie saoudite a annoncé samedi une aide humanitaire de 400 millions de dollars pour Kiev.

Concernant le réseau internet Starlink en Ukraine, Elon Musk a prévenu que sa compagnie SpaceX ne pouvait « pas continuer » à le financer, un appel du pied au gouvernement américain pour qu'il prenne le relais. Quelque 25.000 terminaux ont ainsi été déployés dans le pays à date, selon Elon Musk, précisant que l'opération a déjà coûté 80 millions de dollars à la société et que la facture devrait atteindre 100 millions d'ici la fin de l'année.

Commentaires 13
à écrit le 16/10/2022 à 19:56
Signaler
Gros Malaise sur le Plateau TV d' LCI.... un militaire ukrainien ayant bénéficié de l’échange de prisonniers explique qu’à Marioupol 70% de la population soutenaient les Russes... Et oui, d'un côté il y a les médias, le gouvernement, l'UE, les US q...

à écrit le 15/10/2022 à 17:41
Signaler
Bonjour, Ils est claire que lorsque que l'ons conduite une guerre d'agression, ils ne faut pas avoir de doute sur l'issue du conflits . Maintenant, ils faut bien comprendre que nous somme dans une Guerre d'usure... Lorsque qu'ils y aura assez de ...

à écrit le 15/10/2022 à 16:38
Signaler
Poutine ne semble pas vouloir faire la même erreur qu'Hitler. Il ne cède pas aux provocations des USA. Le repli stratégique de son armée ne fait pas les affaires des alliés. Il va faire durer la crise le plus longtemps possible car il s'est préparé à...

le 16/10/2022 à 2:42
Signaler
Analyse pertinente. L'ours Russe est un specialiste du jeu d'echec auquel Biden ne comprend rien. A l'instar de l'Asie, le russe sait prendre son temps et vous tombe dessus au moment ou vous ne vous y attendez pas. Un detail dont personne ne parle : ...

le 16/10/2022 à 7:41
Signaler
La Bretagne n'est pas en Guerre avec la France, elle n'est pas un Etat indépendant membre de l'ONU. Les soldats Français ne viennent pas en char, tuer, piller et violer les femmes dans des actes barbares., La grande Russie n'existe que dans l...

le 16/10/2022 à 10:07
Signaler
Tout à fait d'accord. J'ajouterai que la Pologne regarde comment récupérer l'ouest de l'Ukraine qui était polonaise à la fin de la guerre et, de même, la Roumanie ne désespère pas récupérer le Nord de la Bucovine annexé lui aussi par l'Ukraine à la f...

le 19/10/2022 à 6:55
Signaler
" Il fallait être Russe ou idiot pour oser une telle comparaison." : On peut être les deux à la fois ;) Les bretons, ou les basques, ou d'autres régions, subissent une invasion de parisiens fortunés qui exproprient les autochtones de leur propre terr...

à écrit le 15/10/2022 à 14:17
Signaler
Globalement l'occident s'écroule comme prévu, le projet Russe est sur les rails, à savoir "abandonner totalement l'occident", le nouveau hub gazier en Turquie est une énorme nouvelle et une catastrophe pour L'UE , on n'a plus qu'à continuer notre gue...

à écrit le 15/10/2022 à 11:56
Signaler
Ordonnée par Poutine, l'évacuation des civils de la région de Kherson ne semble inquiéter personne. Pourtant, la réaffirmation par Biden et Macron de leur volonté de ne pas répondre à une attache nucléaire locale sur l'Ukraine ainsi que l'invitation ...

le 15/10/2022 à 13:26
Signaler
ça serait une nouvelle grande victoire de Poutine: atomiser un territoire qu'il vient d'annexer... Mais vous avez peut-être raison, Poutine rate tout ce qu'il fait et l'erreur est sa signature dans tous les domaines.

à écrit le 15/10/2022 à 11:36
Signaler
Quel qu'en soit le son, il vient toujours de la même cloche médiatique tenue par nos oligarques ! ;-)

le 15/10/2022 à 12:55
Signaler
Comme il est écrit en titre " interrogé par la presse à l'issue des sommets ... " vous pensez bien que vladi a été interrogé par des journalistes occidentaux ? A moins que vous vouliez parler des oligarques restés proches du pouvoir russe !!!

le 15/10/2022 à 18:31
Signaler
Méfiez-vous des interprétations, ayez l'esprit critique ! C'est ce qui semble être dit ! :-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.