Le FMI a une "responsabilité criminelle", selon Alexis Tsipras

Par latribune.fr  |   |  487  mots
"Le moment est venu pour que les propositions du FMI soient jugées non seulement par nous mais surtout par l'Europe (...) car l'Europe doit discuter non seulement pour la Grèce mais aussi pour l'avenir de la zone euro", a déclaré Alexis Tsipras.
Le Premier ministre grec a prononcé un discours à charge contre les créanciers de la Grèce devant les élus parlementaires de Syriza, et dénoncé une obsession pour les coupes budgétaires qui serait "au service d'une motivation politique". Mais Alexis Tsipras croit toujours à la possibilité d'un accord.

Un discours pour rassurer l'aile gauche de Syriza ou un véritable coup de colère deux jours après l'échec des négociations ? Mardi 16 juin, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a particulièrement tancé les bailleurs de fonds de la Grèce devant les élus parlementaires de son parti.

Il a accusé les créanciers de la Grèce d'essayer "d'humilier" son gouvernement. S'en prenant à la BCE, il a estimé que sa tactique se résumait à une "asphyxie financière", reprochant à l'institution comme à l'Union européenne en général, de s'opposer à toute procédure d'allègement de la dette.

"L'insistance des institutions à poursuivre un programme qui a clairement échoué ne peut pas relever de l'erreur ou du zèle excessif, le plus probable est qu'elle est au service d'une motivation politique."

Les attaques les plus virulentes réservées au FMI

Ses attaques se sont faites encore plus virulentes lorsqu'il a évoqué le rôle du Fonds monétaire international dans les négociations. Selon lui, l'institution dirigée par Christine Lagarde a une "responsabilité criminelle" dans la situation actuelle de la Grèce.

Pour rappel, le FMI a annoncé  avoir quitté la table des négociations entre Athènes et ses créditeurs, jeudi 11 juin, arguant le refus du gouvernement grec d'accepter le régime que demandent les créditeurs: coupes dans les retraites, réformes du marché du travail et objectif ambitieux d'excédents budgétaires primaires (hors services de la dette).

Lors de son discours, Alexis Tsipras a également joué sur les divisions des créanciers, assurant que les intérêts des Européens étaient contraires à ceux du FMI:

"Le moment est venu pour que les propositions du FMI soient jugées non seulement par nous, mais surtout par l'Europe (...), car l'Europe doit discuter non seulement pour la Grèce, mais aussi pour l'avenir de la zone euro."

    Lire aussi >> Grèce : la division des créanciers conduit à l'échec des discussions

"Un accord qui répartit le fardeau équitablement"

Des déclarations percutantes qui n'ont pas écarté la volonté de trouver un terrain d'entente avec les créanciers.  "Le mandat que nous avons obtenu du peuple grec est d'en finir avec la politique d'austérité", a rappelé Alexis Tsipras face aux élus de son parti.

"Pour y parvenir, nous devons rechercher un accord qui répartisse le fardeau équitablement et qui ne porte pas préjudice aux salariés et aux retraités." [...] Je crois que nous entrons dans la dernière ligne droite. On pourrait dire que les véritables négociations démarrent maintenant."

Par ailleurs, un sommet européen exceptionnel pourrait avoir lieu en fin de semaine, dans la foulée de la réunion des ministres des Finances de jeudi, avec pour but de parvenir à un accord entre la Grèce et ses créanciers, ont indiqué à l'AFP trois sources européennes.