Le Parlement grec adopte l'accord avec les créanciers

Par latribune.fr  |   |  464  mots
Les mesures adoptées par le Parlement grec concernent notamment des hausses de TVA, des mesures sur les retraites et l'adoption d'une règle d'or budgétaire.
Les députés grecs ont adopté mercredi les mesures d'austérité draconiennes exigées par les dirigeants de la zone euro par 229 voix pour. Soixante-quatre élus ont voté contre, dont 39 membres de Syriza, le parti du Premier ministre Alexis Tsipras.

"Nous n'y croyons pas, mais nous sommes contraints de l'adopter". A contrecœur,  Alexis Tsipras a défendu devant le Parlement grec le train de réformes exigé par les dirigeants de la zone euro dans le cadre de l'accord passé lundi 13 juillet avec ces derniers.

Ces mesures, concernant notamment des hausses de TVA, des mesures sur les retraites et l'adoption d'une règle d'or budgétaire, ont été adoptées par 229 voix pour, tandis que 64 députés ont voté contre et 6 se sont abstenus. Le train de réformes a notamment recueilli le soutien de députés de la Nouvelle démocratie et du Pasok.

Pour rappel, le plan sur lequel le gouvernement grec s'est entendu lundi à Bruxelles avec ses partenaires européens, prévoit notamment une hausse de la TVA et une réforme des retraites, des règles de négociation collective, du droit de grève et des licenciements collectifs ainsi que des privatisations dont les fruits seront utilisés pour recapitaliser les banques et réduire la dette. Son adoption à la Vouli ouvre donc la voie à des négociations sur un troisième plan d'aide de 82 à 85 milliards d'euros sur cinq ans.

32 élus de Syriza ont voté contre

Le parti de droite souverainiste ANEL (Grecs indépendants), qui gouverne avec le parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras, a soutenu celui-ci avec sa douzaine de députés. Mais des défections importantes ont été enregistrées dans le camp du Premier ministre.

Ainsi, 39 députés de Syriza lui ont fait défaut, votant contre (32), comme l'ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis -qui a publié une critique virulente de l'accord sur son blog- et la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, s'abstenant (6) ou étant absents (1). Cette dernière a notamment dénoncé un "génocide social", au cours du débat qui a précédé le vote. Un peu plus tôt, le Comité central de Syriza avait rejeté l'accord.

Cela fait perdre au Premier ministre sa majorité parlementaire (Syriza et ANEL ont 162 sièges sur 300), sans qu'il en tire immédiatement des conséquences.

Heurt pendant la manifestation devant le Parlement grec

Au moment où les députés débattaient de l'accord, des heurts ont opposé des manifestants anti-austérité à la police grecque devant le Parlement à Athènes. Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes, provoquant la fuite de centaines de personnes rassemblées place Syntagma. Des poubelles et un véhicule d'une équipe de télévision ont été incendiés par les manifestants.

Le calme est revenu en début de nuit, quelques centaines de protestataires restant sur la place Syntagma sous la surveillance des forces de sécurité.