Migrants : l'Union européenne durcit les contrôles aux frontières

Par latribune.fr  |   |  545  mots
La Hongrie met en oeuvre mardi une nouvelle législation destinée à rendre sa frontière avec la Serbie infranchissable pour les migrants.
Face à l'afflux de réfugiés et de migrants, l'opération EU Navfor Med, jusqu'ici cantonnée à la surveillance, pourra bientôt procéder à des arrestations. Dans le même temps, l'Allemagne et l'Autriche ont décidé de renforcer le contrôle à leurs frontières et la Hongrie a fermé le principal passage à la frontière serbe.

|Article publié à 12h00, mis à jour à 17h15.

À compter du mois d'octobre, les navires de guerre européens seront autorisés à arraisonner, fouiller, saisir et dérouter les navires soupçonnés de servir aux passeurs. L'Union européenne a décidé lundi 14 septembre de recourir à la force militaire dans le cadre de son opération navale en Méditerranée, a-t-on appris de sources européennes à Bruxelles.

Réunis lors d'une réunion ministérielle à Bruxelles, les 28 États membres de l'UE ont estimé que "les conditions sont réunies" pour passer à la deuxième phase, en haute mer, de leur opération EU Navfor Med lancée fin juin en Méditerranée. Jusqu'ici cantonnée à la surveillance et aux opérations de secours, la flotte - forte de quatre navires et d'environ un millier d'hommes - pourra également procéder à des arrestations, à condition de ne pas entrer dans les eaux territoriales libyennes.

Frégates et sous-marins

Les états-majors des 28 pays de l'UE doivent se réunir mercredi pour faire le point sur les contributions en hommes et en matériel de chacun. Pour monter en puissance, sept frégates supplémentaires sont nécessaires, dont certaines équipées d'installations médicales, ainsi que des hélicoptères, des sous-marins et des drones.

EU Navfor Med s'appuiera surtout sur des forces spéciales, les commandos marines, pour l'arraisonnement forcé des navires des passeurs, une tactique souvent utilisée dans les opérations contre les narcotrafiquants.

Fermeture de frontières et présence de l'armée

Face aux flux de migrants venus la police hongroise a fermé lundi après-midi le principal point de passage pour traverser la frontière serbo-hongroise, à Röszke, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le passage de la voie ferrée de Röszke, d'une largeur d'une quarantaine de mètres, voyait transiter la quasi-totalité des migrants pénétrant en Hongrie depuis la mise en place par Budapest d'une clôture barbelée sur les 175 km de la frontière serbe. La Hongrie met en oeuvre mardi une nouvelle législation destinée à rendre sa frontière avec la Serbie infranchissable pour les migrants.

Plus tôt dans la journée, l'Autriche, qui table sur l'arrivée de 10.000 migrants pour la seule journée de lundi, a annoncé qu'elle allait faire immédiatement appel à 2.200 hommes de l'armée afin de seconder la police. La veille au soir, Berlin a également réintroduit les contrôles à ses frontières. Une décision jugée conforme aux règles de l'espace Schengen par la Commission européenne.

Augmenter les voies de migration légale

Ces nouvelles surviennent alors que le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, a appelé lundi les Européens à augmenter les voies d'immigration légale et de se doter de politiques communes pour faire face à l'arrivée de réfugiés.

Parallèlement, François Hollande a exigé lors d'un déplacement que l'Union européenne règle sans délai la question des contrôles à ses frontières extérieures pour pouvoir accueillir dignement les réfugiés "et que puisse être distingué ce qui relève du droit d'asile et ce qui a trait à des distorsions économiques".

(avec AFP et Reuters)